Abderrezak Mokri : « Il n’y a rien d’étrange dans notre démarche ! »

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Le président du MSP, Abderrezak Mokri veut rassurer d’avantage ses partenaires sur l’initiative de son parti de dialoguer avec le pouvoir. « Il n’y a rien d’étrange dans notre démarche. C’est une action politique qui figure dans le programme d’un parti qui est le MSP », a-t-il assuré ce lundi 2 février au Forum du quotidien Liberté.  « La CNLTD s’est réunie hier et ses membres se sont mis d’accord sur le fait que cela n’entrave pas le travail de la coordination et pouvait même être complémentaire », a-t-il ajouté.

Abderrezak Mokri est longuement revenu sur les nouvelles consultations politiques que son parti a décidé de lancer avec l’opposition et le pouvoir. Il a présenté ses excuses à ses camarades de la CNLTD pour avoir déclaré que certains d’entre eux étaient contre le dialogue avec le pouvoir.

« Les camarades m’en ont voulu pour cette déclaration. J’ai su qu’ils n’étaient pas contre le dialogue avec le pouvoir. Je leur présente mes excuses devant vous », a-t-il dit. « Nous considérons que c’est un pouvoir politique en faillite mais ça ne nous empêche pas de dialoguer (avec lui) », estime M. Mokri.

Dialoguer avec qui au pouvoir ?

Interrogé sur les parties ou les représentants du pouvoir que le MSP pourrait consulter, Abderrezak Mokri sourit : « moi-même, je ne sais pas » avant de rappeler la réunion du bureau national du parti à l’issue de laquelle un programme devrait être établi. « On va essayer de voir (au cours de la réunion prévue mercredi) comment on va procéder et quelles sont les possibilités », dit-il.

En tous les cas, le MSP dialoguera avec les institutions (présidence, partis politiques et associations), selon son président. « (Pour moi), ceux qui gouvernent l’Algérie, c’est la présidence et l’Armée. Mais selon quelles règles, je vais dialoguer avec l’Armée. Un parti politique dialogue avec des institutions », précise-t-il dans une réponse à une question sur l’institution militaire.

Dialoguer de quoi avec le pouvoir?

Outre leur identification, le MSP devrait se heurter aux conditions qu’imposeraient ses interlocuteurs au sein du pouvoir pour participer aux consultations politiques dont la non-remise en cause de la légitimité du Président et celle de l’élection présidentielle. « Nous ne sommes pas dupes. Nous savons de quoi il s’agit et que cela est très difficile mais on essaiera de les convaincre », affirme M. Mokri.

« S’ils refusent une fois de plus le changement, nous serons, à ce moment-là, dans une position meilleure. Nous sortirons plus fort après cette démarche », poursuit le président du MSP

« Les rangs du parti restent serrés… laissez le pauvre Aboudjerra parler »

Abderrezak Mokri a nié l’existence de dissensions au sein de son parti. « Les rangs du MSP restent serrés et ses instances cautionnent la démarche de la CNLTD à 100% », assure-t-il. Questionné sur les critiques et les menaces de l’ancien président du parti, Abderrezak Mokri répond avec le sourire : « Laissez le pauvre Aboudjerra parler (…). S’il peut le faire (me destituer) démocratiquement, qu’il le fasse », lâche-t-il.

« Nous ne sommes pas un mouvement policier ! Le problème de Soltani se pose avec les instances, pas avec Abderrezak Mokri », ajoute l’invité de Liberté qui persiste et signe : « Il n’y a pas de retour au gouvernement. Le sujet est clos de manière définitive. Le conseil consultatif a validé cette décision à l’unanimité et a affirmé sa position de soutien à la coordination et sa position face à l’initiative du FFS ».

La différence entre l’initiative du MSP et celle du FFS

Le président du MSP refuse de parler de similitudes entre ses consultations politiques et l’initiative du FFS. « Le FFS a une initiative et travaille pour rassembler la classe politique autour d’un autre projet. Le programme du MSP vise à soutenir le rassemblement de l’opposition et expliquer ses objectifs. Les camarades (de la CNLTD) comprennent très bien cette question », explique M. Mokri.

Pour lui, l’initiative du FFS et celle de la CNLTD sont en compétition. « L’initiative de la CNLTD est antérieure à celle du FFS et elle est arrivée à rassembler l’opposition. Celle du FFS a tendance à effriter l’opposition (…). Les deux initiatives sont en compétition. On ne va pas laisser le terrain libre à nos concurrents ! », dit-il.


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