Austérité : le gouvernement sacrifie les classes les plus défavorisées

Djellab

Lors d’une audition devant la commission des affaires économiques et financières au Conseil de la Nation, le ministre des Finances Mohamed Djellab a annoncé une série de mesures qui ressemblent à un plan d’austérité même si le ministre réfute le mot. Il a notamment  déclaré qu’à « l’avenir, le citoyen paiera ce qu’il doit payer dans un hôpital public (en contrepartie de ses soins) ou bien son loyer pour le logement public ». « Chacun doit assumer ses responsabilités, » a insisté le ministre des Finances.

Cette annonce est une nouvelle preuve, s’il en faut que le gouvernement continue d’improviser au gré du temps. Les ministres concernés par les réductions des dépenses multiplient les annonces, parfois contradictoires, sans expliquer la finalité de leur projet. Après Amara Benyounès qui s’est contredit sur la question des exportations, c’est au tour de Mohamed Djellab d’annoncer vouloir faire des économies sur le dos des couches les plus vulnérables de la population.

Que peut en effet représenter la subvention des hôpitaux par rapport aux subventions du sucre dont bénéficient même les grandes entreprises agroalimentaires, à l’image de Coca Cola ? Que peut donc représenter la subvention des loyers, des logements sociaux par rapport aux subventions de l’essence vendue dans les stations, dont bénéficient même les propriétaires de voitures de luxe et les milliers d’expatriés ?

Il y a une multitude d’options qui auraient pu être considérées avant de toucher aux secteurs symboliquement forts que représentent la santé et le logement social.

Par ses déclarations, M. Djellab montre que le gouvernement choisit une nouvelle fois l’option de la facilité plutôt que d’envisager un réel programme de rationalisation des dépenses. Il oublie au passage que les classes les plus défavorisées, devraient être les principales bénéficiaires des subventions de l’Etat, notamment dans un domaine aussi vital que la santé et les soins, plutôt que les premières sacrifiées sur l’autel de l’austérité.


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