VIDÉO. Yasmina Khadra : les frères Kouachi « sont les enfants de la France et non ceux de l’Islam »

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Dans une interview accordée à Al Jazeera English, Yasmina Khadra est revenu sur les derniers évènements ayant touché la France. Questionné sur l’origine algérienne des frères Kouachi, Yasmina Khadra a expliqué que « le meurtrier n’a pas d’identité ou de nationalité. Il est caractérisé par son méfait. Ce n’est pas parce que [les frères Kouachi sont] algériens que je dois me sentir coupable. Il faut arrêter de faire le lien entre l’origine d’un meurtrier et son acte. Il faut se focaliser sur l’acte et rien de plus. »

Yasmina Khadra a par ailleurs jugé que les musulmans n’avaient pas à s’excuser des actes des frères Kouachi car « les musulmans sont les premières victimes de ce phénomène. Je désapprouve les musulmans qui se justifient et qui disent qu’ils n’ont rien à faire avec ça. Les meurtriers sont nés en France et ont grandi en France. Ils sont quelque part les enfants de la France et non les enfants de l’Islam. »

L’écrivain a estimé qu’il n’avait « pas le droit d’être Charlie. Je suis l’Hebdo Libéré, je suis Tahar Djaout, je suis Youcef Sebti, je suis Abderrahmane Mahmoudi, je suis Smaïl Yefsah. Nous avons été les premiers à être touchés », a-t-il déclaré avant d’ajouter que « l’Algérie a perdu plus de journalistes que l’ensemble du monde. Nous avons été les premières victimes, et quand l’Algérie vivait cette tragédie elle était complètement isolée du monde. »

Concernant sa candidature aux dernières présidentielles en Algérie, Yasmina Khadra a confié que « cet engagement était un devoir citoyen. Je savais que je n’allais pas réussir, mais je me devais de dire sur le terrain même de la contestation non à un régime qui n’a pas compris qu’il était temps pour lui de s’effacer, et de laisser les jeunes générations prendre en charge leur propre devenir. »

Avant de conclure l’interview, l’écrivain algérien a déclaré : « Ce n’est pas le terrorisme qui me fait peur, mais le renoncement. Si les citoyens venaient à sombrer dans le renoncement, dans le désistement, dans l’abandon, dans la reddition… Aucun peuple ne peut survivre ça. »


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