Ali Benflis : « L’armée a un rôle de suivi, d’accompagnement et de garantie »

benflis

« L’Algérie est une immense caserne de pompiers. On éteint les feux au fur et à mesure qu’ils apparaissent sans vision à long terme. » Telle a été la métaphore choisie par Ali Benflis, lors d’une conférence de presse organisée, ce mardi 13 janvier, pour décrire la situation politique actuelle en Algérie. L’ancien Premier ministre a une nouvelle fois critiqué la vacance du pouvoir au sommet de l’État, la qualifiant d’ « ingérable. Le pays n’a plus de guide, il n’a plus de visibilité quant à son avenir », a-t-il déclaré. De plus, Benflis a dénoncé « un gouvernement qui ne gouverne plus » sans prérogative et avec des dossiers à l’abandon.

Ali Benflis considère que la révision de la Constitution n’est pas une priorité à l’heure actuelle. L’ex-Premier ministre a mis à plusieurs reprises l’accent sur la nécessité d’un « retour à la légitimité » avec l’organisation d’élections à toutes les échelles de l’État, supervisées par une instance indépendante.

Une transition pacifique

Benflis a réitéré son désir de transition pacifique, sans violence. Il a réfuté toute volonté de renverser le régime ou de coup d’État. Il semble ainsi accepter l’idée d’une transition pacifique passant par des négociations avec le pouvoir en place.

Interrogé sur le rôle de l’armée dans ce retour à la légitimité, Benflis a fait preuve d’une certaine contradiction en déclarant d’abord s’en tenir au rôle constitutionnel de l’armée, avant d’ajouter qu’elle devra occuper en cas de transition « un rôle de suivi, d’accompagnement et de garantie ».

Concernant ses rapports avec le FFS, l’ex-Premier ministre a rappelé les divergences entre les deux camps quant au besoin d’un retour à la légitimité. Benflis prend ainsi ses distances avec un FFS qui semble accepter le pouvoir en place comme étant un fait accompli.

Questionné à propos des déclarations de Saïd Sadi sur plusieurs personnalités historiques, Ali Benflis a considéré que ce n’était « ni la place des politiques, ni celles des tribunaux » de statuer sur l’histoire de l’Algérie. Benflis a enfin considéré comme « normal » la présence du ministre des Affaires étrangères algérien au rassemblement de Paris, indiquant que « l’Algérie se devait d’être présente étant donné qu’elle a été invitée. »


Pour commenter nos articles, rendez-vous sur notre page Facebook,
en cliquant ici