Présent le 10 juin à la première rencontre sur la transition démocratique organisée par la CNLTD, Mouloud Hamrouche semble, depuis, prendre ses distances avec cette coordination de l’opposition. L’ancien chef du gouvernement n’a pas répondu aux deux invitations pour assister aux réunions du comité de suivi et de concertation de la CNLTD, organisées au siège du RCD puis au QG de Benflis.
Hamrouche prend-il ses distances avec l’opposition ? C’est Djilali Sofiane, président du parti Jil Jadid, qui a été désigné pour transmettre la première invitation à Mouloud Hamrouche. « Une invitation à laquelle le concerné n’a pas répondu », précise notre interlocuteur. Le président de Jil Jadid affirme ne pas savoir si M. Hamrouche est membre de l’instance de suivi de la CNLTD. « On ne peut pas dire qu’il est membre puisqu’il n’était pas présent lors de son installation. Mais je suis incapable d’affirmer le contraire, sachant que M. Hamrouche ne s’est pas encore expliqué sur ces absences », atteste-t-il.
Le représentant du parti Al Adala au sein de l’instance de suivi est, quant à lui, plus explicite. Amar Khababa explique le recul de Hamrouche par « la vision qu’il développe sur les outils de la transition démocratique ». Explication : « Pour Hamrouche, l’armée est l’épine dorsale de la transition. Ce qui n’est pas tout à fait ce qu’on défend au niveau de la CNLTD ». Mais M. Khababa refuse de parler de « divergences » ou de « désaccord avec l’ancien chef du gouvernement ». « Preuve en est, poursuit-il, il n’a, dans aucune de ses sorties publiques, critiqué notre démarche. Il n’a pas refusé officiellement de se joindre à nous ». Amar Khababa reconnait que l’instance n’a pas tenté de comprendre auprès de Hamourche les raisons de ce recul : « On souhaite qu’il soit présent parmi nous mais on respecte aussi sa position ».
Joint au téléphone, un proche de Mouloud Hamrouche affirme que les « contacts n’ont jamais interrompu entre Hamrouche et la CNLTD ». « Les deux parties se rencontrent d’ailleurs d’une manière régulière », affirme-t-il. Mais notre source reconnait aussi que « Hamrouche a des réserves sur l’organisation de l’action du groupe (NDLR : CNLTD) ». Quelles sont ces réserves ? Hamrouche, qui n’a pas de parti, « n’est pas favorable à la structuration de la démarche de l’opposition dans le cadre d’une instance », ajoute son proche.
