Menace terroriste : climat de psychose en France après une série d’incidents violents

police france

En France, une succession d’événements dramatiques instaure un climat de méfiance à la veille des fêtes de fin d’année.

Les faits

Plusieurs actes isolés les uns des autres sont survenus ces derniers jours dans différentes villes françaises. Samedi, c’est un jeune français d’origine burundaise qui attaquait trois policiers à l’arme blanche avant d’être abattu. Selon les médias français, il s’était converti à l’Islam depuis peu et affichait ouvertement son soutien à l’État islamique (Daech) sur les réseaux sociaux. Bien qu’il ne soit pas inscrit sur les fichiers des renseignements français, il était surveillé depuis quelques temps. Son frère, fiché comme « terroriste » a d’ailleurs été arrêté au Burundi suite aux événements de samedi.

Le lendemain, dimanche 21 décembre, c’est un automobiliste qui percutait délibérément une foule de passants blessant une dizaine de personnes. Les médias locaux rapportaient alors qu’il avait crié « Allahou Akbar » au moment de passer à l’acte. Des déclarations qui n’avaient pas manqué d’attirer l’attention des médias sur cet acte isolé. En effet, il s’avère que l’homme en question est présenté comme un « déséquilibré » souffrant de troubles psychiatriques, suivi depuis plusieurs années par les services médicaux et n’ayant pas de revendications claires.

Le dernier drame est survenu hier soir à Nantes quand le conducteur d’une camionnette fauchait une dizaine de passants, présents au marché de Noël de la ville, avant de se porter plusieurs coups de couteau au thorax. Dans ce même cas, la thèse d’une attaque terroriste a aussi été mise en avant alors qu’il s’agirait finalement d’une personne souffrant de troubles psychologiques et familiales.

Ces épisodes ont contribué à l’instauration d’une forme de psychose qui est utilisée par certains politiques pour dénoncer l’inefficacité du gouvernement socialiste en place. C’est le cas du Front national qui, par la voix de sa présidente Marine Le Pen, fustigeait lundi les « tentatives de minimisation » des faits.

La réponse du gouvernement

Des propos auxquels le Premier ministre, Manuel Valls, a répondu aujourd’hui : « Nous ne voulons pas uniquement commenter, nous agiter sur les ondes […] mais rassurer, comprendre ce qui s’est passé, apporter la bonne réponse, la réponse la plus efficace possible ». Une réunion ministérielle s’est tenue, ce matin, à la demande de François Hollande et Manuel Valls a d’ores et déjà déclaré que ces actes n’avaient « aucun lien » entre eux, rapporte Libération.

Le quotidien rapporte également les propos de Jean-Marie Le Guen qui indique que si le « danger terroriste » existe, il convient de ne pas faire « d’amalgames qui sont totalement inopérants ». Selon le secrétaire d’État aux relations avec le Parlement qui est intervenu sur France 2 et toujours cité par Libération,  « il y a, à l’évidence, une problématique peut-être de nature terroriste, notamment à Joué-lès-Tours». Mais « ce qui nous est dit sur ce qui s’est passé à Dijon et Nantes laisse penser que nous sommes devant des personnes fragiles psychologiquement… ».

En somme, le gouvernement en appelle au « sang-froid » alors que les événements internationaux et la menace terroriste, même réelle, instaurent une forme de psychose. Cette propension à déceler une éventuelle attaque terroriste dans chaque acte isolé est largement dénoncée sur les réseaux sociaux.

Les amalgames dénoncés sur les réseaux sociaux

Depuis samedi, les internautes font continuellement part de leur mécontentement face au traitement médiatique de ces trois affaires

Il n’en reste pas moins que ces affaires, sont largement utilisées par les réseaux identitaires français pour surfer sur ce climat de peur généralisée.


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