À l’aéroport d’Alger, des reports, de la colère et pas la moindre information

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Des bagages au milieu du hall, des guichets et des cafés pris d’assaut et des voyageurs à la recherche de la moindre information sur un vol qui aurait, peut-être, été reporté voire annulé.

Vendredi 19 décembre, premier jour de vacances scolaires, le hall de l’aéroport d’Alger réservé aux vols domestiques donnait presque l’image d’un capharnaüm. « À quelle heure va décoller le vol Alger-Constantine ? Qu’est ce qui se passe ? Les employés sont en grève ? », lance une jeune femme à l’adresse d’un employé d’Air Algérie. Ce dernier répond tout bonnement : « Je ne sais pas. Tout le personnel était là ce matin ».

Le regard dur et les traits qui semblent être tirés par une grande fatigue, un autre employé est devant la porte du service spécial Air Algérie. « Pourquoi tous ces retards ? », l’interrogent des journalistes. « Je n’ai rien à dire. On arrête la discussion ! », lâche-t-il.

« Une situation chaotique dans la nuit du jeudi au vendredi »

Dans la nuit du jeudi au vendredi, plusieurs vols ont été reportés ou annulés notamment ceux en partance vers le Sud.  « Hier soir, c’était chaotique. Beaucoup d’enfants étaient là, des vieux étaient par terre et aucune information n’a été donnée aux voyageurs », témoigne un jeune employé d’une compagnie pétrolière basée à Hassi Messaoud rencontré à l’aéroport. Lui devait embarquer vers 17 heures pour reprendre son travail le lendemain. « Le vol a été annulé. L’agence d’Air Algérie ne voulait plus vendre de billets. Je suis rentré chez moi. J’ai déposé un ami qui devait prendre l’avion vers Constantine à la gare routière de Kharouba. Il a pris le bus », raconte le jeune homme qui rejoindra Hassi Messaoud via une compagnie privée.

Salem et Kader, leurs papiers entre les mains, ne savent plus à quel saint se vouer. L’air désemparé, ils traînent péniblement leurs valises. Leur vol pour Adrar était prévu la veille à 21h30. « Nous avons attendu ici jusqu’à 2 heures du matin. Ils nous ont dit que le vol aurait lieu vendredi à 20 heures. Nous sommes revenus aujourd’hui et nous avons appris qu’un avion avait décollé pour Adrar à 10 heures », explique Salem. La soixantaine bien entamée, l’homme ne veut plus courir derrière les employés de la compagnie nationale. « On ne trouve personne avec qui parler. Il n’y a que Dieu à qui on peut s’adresser ».

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Mohamed est sur une liste d’attente. Il espère rentrer bientôt chez lui. Son vol était prévu hier à 14h30 vers Ouargla. « Il a été reporté, j’ai donc pris un autre billet pour Hassi Messaoud. Le vol était prévu à 19h20 mais il a été annulé », affirme-t-il.

Karim et Mokhtar, deux jeunes étudiants, attendent patiemment devant les guichets. L’avion vers Tamanrasset devait décoller à 9 heures. Trois heures plus tard, ils n’avaient toujours pas pu s’enregistrer. Adossé à un mur, un quadragénaire attend depuis deux heures son vol. « Moi, ça va. Deux heures, c’est un peu la norme », lance-t-il sur un ton ironique.

Comme d’habitude, Air Algérie s’est murée dans le silence total, méprisant les passagers, annulant et reportant les vols comme elle veut, sans aucune explication.


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