Le FMI s’inquiète pour l’économie algérienne

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Dans son dernier rapport rendu public jeudi 11 décembre, le Conseil d’administration du FMI fait état d’un « regain d’activité économique » ainsi qu’un « recul de l’inflation ». Des notes positives qui contrastent avec les « vulnérabilités croissantes » auxquelles le pays doit faire face.

« Les menaces qui pèsent sur la stabilité macroéconomique s’accentuent »

Conformément à ce qui est convenu dans l’article IV de ses statuts, le Fonds monétaire international procède annuellement à des consultations auprès de ses membres dont fait partie l’Algérie. Malgré l’existence de réelles « marges de manœuvre sur les plans extérieur et budgétaire », le FMI confirme que le contexte actuel ne joue pas en faveur de l’Algérie.

Selon les conclusions du rapport, le déficit budgétaire devrait se creuser à plus de 7% avec une diminution des recettes liées à l’exportation d’hydrocarbures.

26% du PIB en subventions

La baisse des cours du pétrole ainsi que l’augmentation de la consommation nationale en hydrocarbures en sont les principales raisons. « Les recettes hors-hydrocarbures sont inférieures à leur potentiel, la masse salariale est élevée et les subventions et transferts sont coûteux, représentant environ 26% du PIB. L’épargne budgétaire devrait baisser pour la deuxième année consécutive », note le rapport.

De plus, les importations sont en constantes augmentation et l’investissement direct étranger est entravé par le climat actuel des affaires. « Pour la première fois en près de 15 ans, le compte des transactions courantes devrait se solder par un déficit », explique le rapport.

L’organisation signale que le manque d’intégration de l’Algérie au niveau international et les limites du secteur financier ne contribuent pas à attirer les investisseurs étrangers. Elle recommande donc de prendre rapidement les mesures nécessaires à « une croissance plus rapide et plus solidaire ». Des mesures qui permettraient une diversification de l’économie, une meilleure compétitivité ainsi qu’une réduction du taux de chômage qui varie entre 9,8% et 10,7% sur les années 2013 et 2014, selon les chiffres remis par les autorités algériennes aux membres de la mission.

Un regain d’activité économique   

Saluant tout de même les réformes amorcées, le FMI note une croissance du PIB réel, qui devrait passer de 2,8% en 2013 à 3,9% en 2015 selon les estimations prévues. Une évolution positive qui s’ajoute à une diminution de l’inflation, située à 2,1% « grâce, en partie, au resserrement de la politique monétaire » par les autorités.

Néanmoins, cette croissance économique aurait peu d’impact sur la création d’emplois, en cause : « la rigidité du marché du travail et l’inadéquation des qualifications ». L’institution internationale propose donc de mettre en place des réformes structurelles pour réduire le taux de chômage, favoriser le travail des femmes et des jeunes et poursuivre la dynamique de croissance économique en augmentant les marges de manœuvre du secteur privé.

Élargir l’assiette fiscale

Dans ses conclusions, le Conseil d’administration du FMI appelle également à une diversification des exportations, à une amélioration de la capacité d’exportation dans le secteur des hydrocarbures et approuve les efforts entrepris, par les autorités algériennes, pour stabiliser le secteur financier. Il appelle à l’élargissement de « l’assiette fiscale, en renforçant l’administration des impôts et en réduisant les exonérations fiscale ».


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