En réponse aux reproches et aux critiques des diplomates de Bruxelles, Alger crie à l’ingérence dans ses affaires intérieures. « On n’accepte pas que l’Union européenne ou une autre partie s’immisce dans nos affaires internes », tonne une source diplomatique algérienne autorisée qui s’étonne de la méthode choisie par les diplomates européens pour s’exprimer sur la situation politique en Algérie. « Nous ne comprenons pas pourquoi ces diplomates ont préféré contourner les espaces de dialogue réguliers pour s’exprimer d’une façon informelle dans la presse », s’interroge le diplomate algérien.
La main du Maroc
Alger conteste la forme de l’intervention de Bruxelles, tout en se disant disponible à discuter sur certains sujets évoqués par les diplomates européens. « Nous sommes ouverts à la discussion. Sur la règle 49/51 par exemple, on peut donner des explications. Mais il y a bien sûr des lignes rouges, des sujets qu’on ne peut pas aborder avec nos partenaires européens », souligne notre source qui soupçonne le Maroc d’être en partie derrière cette « attaque » de l’Union européenne contre l’Algérie. « Il y a un diplomate européen qui est connu pour être un pro-Marocain. Et on se demande d’ailleurs pourquoi l’Union européenne ne dit rien sur la spoliation par le Maroc des richesses du Sahara occidental », souligne la même source.
Pour Alger, l’Union européenne « ne cherche que ses intérêts économiques » en Algérie. « L’Algérie n’est pas dans le sens du vent sur de nombreux sujets internationaux. Il y a des pressions de l’Union européenne pour qu’on change de position. Il y a bien sûr le Sahara occidental et la Libye où ils (les Européens) veulent qu’on fasse le sale boulot, ce qui est totalement exclu », affirme notre source.