Le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, est en visite officielle ce jeudi 4 décembre en France dans le cadre de la deuxième réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français. Il est accompagné dans son déplacement par pas moins de quinze ministres de son gouvernement dont des poids lourds, à l’image de Ramtane Lamamra.
Cette visite est une nouvelle opportunité pour le Premier ministre algérien d’occuper l’espace médiatico-politique, de plus en plus vide à cause de l’absence médiatique du président Bouteflika, dont les apparitions se font de plus en plus rares.
Ce matin, le Premier ministre algérien a été reçu par François Hollande à l’Elysée. Comme un vrai président. En fait, depuis quelques mois, Abdelmalek Sellal a enfilé ses habits de présidentiable. Alors que certains voyaient en lui un simple représentant du président de la République, il a su prendre partie de la situation et gagner en statut grâce à une présence soutenue sur la scène médiatique.
© Zinou Zebar
Conseils de gouvernement
Ses apparitions aux côtés des chefs d’États charismatiques comme Barack Obama, ou plus récemment le Premier ministre italien, Matteo Renzi, après avoir été reçu par l’Égyptien Sissi au Caire, renforcent l’image d’un Sellal présidentiable dans un contexte de guerre de succession au sommet de l’État.
Signe révélateur que Sellal accepte d’endosser ce rôle nouveau est l’organisation de plus en plus fréquentes de « conseils du gouvernement » présidés par le Premier ministre. Ces réunions, qui se tiennent presque toutes les semaines sauf en cas de déplacement du Premier ministre à l’étranger, se substituent progressivement aux traditionnels conseils des ministres qui sont devenus une rareté depuis la détérioration de la santé du président Bouteflika et qui ne sont plus du tout organisés actuellement.
Petit à petit, le Premier ministre endosse de plus en plus une stature présidentielle. De là à dire que Sellal est présidentiable, le chemin est encore long et semé d’embûches. Il faut un début à tout.
