Loi autorisant les Algériens à investir à l’étranger : ce qu’en pensent les chefs d’entreprise

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Ramdane Batouche, P-DG de Général Emballage : « Je viens à l’instant de faire une lecture sommaire du nouveau règlement de la Banque d’Algérie relatif aux investissements à l’étranger et j’en tire, à chaud, une impression positive en attendant que sa mise en œuvre nous en dise davantage. Nous sommes parmi les tous premiers opérateurs à avoir plaidé pour une réglementation permettant aux entreprises algériennes d’aller à l’international lorsque nous avons demandé, il y a près de cinq ans, de créer une plate-forme logistique à Marseille de façon à pouvoir livrer à flux tendu un important opérateur automobile français. Cela n’a pu se faire, et pour cause, et le premier perdant a été le Trésor public car, ne l’oublions pas, l’État est actionnaire de toutes les entreprises du pays à travers la fiscalité.

Général Emballage est intéressé par des investissements multiformes pour notamment accroître son chiffre d’affaires et son efficacité à l’export. « Nous pensons notamment à des relais logistiques et à des unités de transformations dans les pays où nous avons déjà une forte présence commerciale, comme la Tunisie, et dans les pays que nous ciblons prioritairement comme l’Europe du Sud et l’Afrique subsaharienne ».

J’espère que des lois visant plus de souplesse dans l’exportation seront aussi prises dans le sillage de ce nouveau règlement. Je pense notamment à l’assouplissement des dispositions sur le rapatriement des devises qui criminalisent l’exportateur alors que seul l’acheteur est maître du jeu et qu’en matière de commerce, domestique ou international, on n’est jamais à l’abri d’un accident de paiement ».

Slim Othmani, P-DG de NCA Rouiba : « Avant même ce nouveau règlement, nous étions autorisés à investir à l’étranger mais la Banque d’Algérie nous bloquait. C’était arbitraire. Avec ce nouveau texte, la Banque d’Algérie accepte de respecter la réglementation. Je ne vais pas applaudir mais on ne peut que se réjouir qu’ils appliquent la loi. Mais ce règlement rend plus bureaucratique la chose qui ne l’était pas auparavant. C’est-à-dire qu’il m’est impossible d’investir dans le secteur du textile en Chine par exemple même si je trouve une opportunité mais que je pourrais investir dans la production de jus de fruit (à l’étranger). Nous avons actuellement un projet de distribution en Tunisie. Il s’agit de la création d’une structure pour accompagner nos produits. Et au Bénin, le gouvernement a mis à notre disposition cinq usines pour les exploiter ».

Nabil Mellah P-DG de Mérinal : « C’est une bonne chose et j’ai même envie de dire : enfin ! Mais il faut rappeler que la loi n’interdisait pas aux entreprises d’investir à l’étranger même si en même temps ce n’était pas permis. Et en ce qui nous concerne, nos projets internationaux sont conditionnés par nos projets en Algérie. Donc on ne peut lancer nos projets internationaux tant que nos projets en Algérie traînent ».


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