Abdelmalek Sellal effectue depuis quelques jours un retour en force sur la scène politique. Le Premier ministre, qui s’était éclipsé ces derniers mois, reprend pleinement ses missions: visites d’inspection, audience avec les délégations étrangères, rencontres avec les partenaires économiques et sociaux. Ce mercredi matin, il était sur les lieux du déraillement du train de voyageurs Alger-Thenia, quelques minutes seulement après le drame. Ce qui n’est pas dans la tradition des dirigeants algériens. Une activité intense donc pour un Premier ministre qui laisse la nette impression d’être présent sur tous les fronts pour combler le vide laissé par un Président malade.
Le 10 novembre, Sellal aura le privilège d’inaugurer la première usine algérienne de fabrication de voitures à Oued Tlelat près d’Oran. Il s’y déplacera avec deux ministres français pour lancer la fabrication de la Renault Symbol. L’autre point fort de cette visite est la pose de la première pierre pour la construction d’une grande académie de la police, en présence du DGSN Abdelghani Hamel. Les deux hommes vont s’afficher ensemble en public pour la première fois depuis la protestation des policiers fin octobre à Alger et Ghardaïa. « L’inauguration de cette académie a été arrêtée dans le programme de Sellal depuis plusieurs semaines et bien avant la protestation des policiers», relativise une source gouvernementale.
Interrogations
Outre l’état de santé du Président, la multiplication des apparitions publiques de Sellal intervient dans un contexte politique marqué par des interrogations sur l’avenir du projet portant révision de la constitution. A ce jour, rien n’a filtré sur le rapport d’Ahmed Ouyahia, chargé par le Président de mener les consultations avec la classe politique. Officiellement, le rapport n’a pas été remis à Bouteflika, peu convaincu par le travail d’Ouyahia, selon des indiscrétions. Contesté par l’opposition, le travail du chef de cabinet de Bouteflika n’a pas convaincu les partis au pouvoir. Le FLN, par exemple, a exprimé le souhait d’élargir le débat à d’autres acteurs politiques. La convalescence prolongée du président accentue le malaise dans le paysage politique et son absence amène certains observateurs à suivre de très près les activités de Sellal. Ses messages sont décryptés, ses actions analysées. Sachant que l’homme faisait partie des présidentiables il y a un déjà un an.
