Garde des pharmacies : vers la fin de l’anarchie

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Le ministère de la Santé vient de publier un arrêté sur l’organisation des jours de garde pour les pharmacies. Désormais, les pharmaciens doivent assurer les gardes « les vendredis et jours fériés : de huit heures à dix-neuf heures ; la nuit : de dix-neuf heures à huit heures », stipule l’article 2 du texte. Ce dernier précise que les pharmaciens doivent également respecter les horaires d’ouverture et de fermeture les jours de semaine. « La pharmacie doit rester ouverte d’une manière continue de huit heures à dix-neuf heures et exceptionnellement jusqu’à vingt-deux heures, après accord du directeur de la santé et de la population de wilaya, en fonction des spécificités de la zone d’implantation de l’officine », ajoute la même source.

« Deux pharmaciens décédés suite à des agressions »

Le nouveau texte remet à l’ordre du jour le problème de manque de sécurité autour des officines dans certaines localités à travers le pays. « Nous enregistrons énormément d’agressions ces derniers temps. Entre la fin septembre 2013 et début octobre 2014, 42 pharmaciens ont été blessés (suite à des agressions). Parmi les six qui ont été gravement blessés, deux sont décédés », assure à TSA, Fayçal Abed, président du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine (Snapo). « Ce sont des agressions qui sont dans la plupart des cas l’œuvre de consommateurs de psychotropes », ajoute-t-il. Mais la publication de cet arrêté, dont le Snapo a été partie prenante, le satisfait. « En vertu de ce texte, on sera présent au sein de la commission mise en place au niveau de chaque direction de santé et de la population de wilaya pour établir les listes des pharmaciens devant assurer la garde », dit-il.

« Un pharmacien n’est pas obligé d’ouvrir ses portes »

Une consultation des pharmaciens devrait être engagée avant d’établir lesdites listes. « On va voir s’il y a une des pharmacies qui sont aptes à assurer des gardes ou ceux qui veulent la céder. Au cas où il n’y aura pas de consensus dans une région, ce sera à tour de rôle », souligne M. Abed. Son syndicat a sollicité le ministère de la Santé pour avoir une protection autour des pharmacies. Pour le responsable du Snapo, ce sont les pharmacies situées devant des commissariats, des brigades de la gendarmerie, des hôpitaux, des centres de santé qui doivent ouvrir. Médecins et chirurgiens-dentistes doivent être également associés. « Nous avons discuté avec le ministère et on s’est mis d’accord sur une chose : le pharmacien de garde n’est pas obligé d’ouvrir ses portes. Il peut mettre à la disposition de ses clients une sonnette et un numéro de téléphone pour ceux qui habitent loin », précise M. Abed qui estime que le pharmacien ne doit pas prendre de risque. « Si les précautions nécessaires ne sont pas prises, il y aura une agression lors de la première garde », avance notre interlocuteur.

« Fin de l’anarchie et des dépassements »

Le nouveau texte doit également mettre fin à l’anarchie qui régnait dans le secteur. « Avant, des pharmacies ouvraient et fermaient quand elles voulaient. Certes, il s’agit d’une profession libérale et noble. Mais qui doit remplir sa mission de service public », indique Fayçal Abed. Ce dernier reste confiant : « je pense que ce texte mettra fin à l’anarchie dans la profession, mais aussi aux dépassements des directeurs de la santé au niveau des wilayas qui imposaient des pratiques illégales et illogiques aux pharmaciens ».


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