Peu loquaces lors des événements médiatiques graves, les autorités algériennes n’ont pas dérogé à la règle cette fois non plus. Alors qu’un véritable carnage s’est déroulé mardi entre Aflou et Laghouat – au moins seize morts dans une collision entre un minibus et un autocar – le gouvernement était pourtant logiquement attendu. Au moins pour présenter les condoléances aux familles des victimes, endeuillées à la veille de l’Aïd-El-Adha. Mais l’un des ministres concernés, celui des Transports, n’a pas officiellement réagi. Terminant une visite de travail dans la région de Constantine, Amar Ghoul n’a pas publié de communiqué de condoléances. Et a encore moins décidé de se rendre sur place. On aurait pourtant pu s’y attendre pour un tel drame. Sur sa page Facebook, rien. Alors qu’Amar Ghoul y est pourtant très actif. Depuis 24 heures, il a multiplié les publications sur sa visite à Constantine, de ses visites de travail à ses instructions pour l’installation d’un nouveau téléphérique. Au ministère, on précise que les autorités locales ont réagi dès hier et que « le travail de compassion pour les victimes » est réalisé par le ministère de manière privée.
Car ce drame vient remettre dramatiquement en lumière la question de la sécurité routière en Algérie. La route fait des dizaines de morts chaque semaine. Et les vraies mesures qui permettraient de limiter ces drames – fichier national centralisé, meilleur contrôle de la vitesse, prévention… – tardent désespérément à être mises en place.