Comment l’Algérie enrichit les armateurs étrangers

Port - Alger

L’Algérie est généreuse avec les armateurs étrangers. En imposant aux concessionnaires automobiles de décharger leurs véhicules uniquement dans les ports de Jijel et de Mostaganem depuis 2009, le gouvernement offre un cadeau en or aux compagnies de transport maritimes de marchandises. « Aujourd’hui les bateaux de transport de véhicules passent au minimum 21 jours en rade dans les ports de Jijel et Mostaganem. Les affréteurs paient des surestaries (indemnités de retard dans le chargement ou déchargement de marchandises, ndlr) d’au moins 25 000 dollars par jour aux armateurs. C’est une perte sèche pour l’économie nationale », déplore un concessionnaire automobile.

La décision de limiter le déchargement des véhicules importés dans deux ports, Jijel et Mostaganem, qui se retrouvent congestionnés, fait donc le bonheur des armateurs comme CMA CGM, MSC, Arkas et Maersk.

En 2013, l’Algérie avait importé 554 269 véhicules pour 7,33 milliards de dollars contre 600 000 unités en 2012, soit une baisse de 8,43%, selon les chiffres officiels. « Chaque bateau peut transporter entre 500 et 2 000 véhicules, soit entre 250 et 1 000 bateaux par an. Chaque jour de retard coûte à l’Algérie au moins 25 000 dollars par bateau », explique le même opérateur. Les concessionnaires automobiles ont demandé au ministère des Transports de lever l’interdiction de décharger les véhicules dans les autres ports du pays. Sans succès. « On attend plus de 21 jours pour décharger au port de Mostaganem, alors que les ports d’Oran et de Ghazaouet sont parfois vides. Même situation à l’Est du pays », déplore-t-il.

L’Algérie paie annuellement des centaines de millions de dollars de surestaries aux armateurs étrangers en raison de la congestion des ports et du retard dans le dédouanement des marchandises.


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