Bekkat Bekani Mohammed est le président du Conseil national de l’ordre des médecins. Il explique dans cet entretien, pourquoi le système de prise de rendez-vous n’est pas respecté par les médecins algériens.
Pourquoi le système de prise de rendez-vous est presque inexistant chez les médecins algériens ?
Le secteur public respecte, en règle générale, le système de rendez-vous, car ils ont un planning de consultations à respecter. Lorsqu’il s’agit de médecins de ville, c’est-à-dire l’ensemble des professionnels de santé libéraux qui exercent en dehors de l’hôpital, il y a deux aspect à relever. Il y a des spécialités qui drainent beaucoup de monde comme l’ophtalmologie, la gynécologie et la cardiologie. Ces derniers appliquent tous ce qui est en leur possible pour satisfaire la demande importante ; chose qui n’est pas toujours possible. Autre point à relever : le manque de spécialistes dans plusieurs disciplines. La formation de ces médecins spécialisés n’est pas suffisante en nombre.
Que pensez-vous du système de rendez-vous ?
Le système de rendez-vous est très intéressant pour éviter les files d’attentes ou pour éviter que les gens se déplacent très tôt le matin pour une consultation. Mais il s’agit du problème de non-disponibilité des spécialités demandées dans toutes les wilayas. La présence de médecins spécialistes partout pourrait diminuer la pression sur les centres urbains. C’est le nombre qui décide. L’offre en matière de médecins spécialistes est assez limitée et la demande est importante. La problématique est là. Elle n’est pas dans le système de rendez-vous. C’est intéressant pour le médecin de donner des rendez-vous. Mais quoi faire ? Vous avez des malades qui viennent de l’intérieur du pays. Ils viennent tôt le matin pour une consultation alors qu’il est plus simple pour eux d’aller chez un médecin qui se trouve à proximité. Malheureusement il y a un déséquilibre dans la répartition géographique des médecins spécialistes dans le secteur privé.
Pourquoi y a-t-il des disparités entre les régions en matière de présence de médecins spécialistes ?
Les médecins ne trouvent, généralement, pas, les conditions qu’il faut pour exercer dans les régions reculées. La seule façon de les intéresser c’est de leur offrir toutes les conditions de travail. Il est clair, aussi, que les ministères de l’Enseignement et de la Santé doivent augmenter le quota de médecins spécialisés, notamment dans les spécialités où il y a une pression.
