Quel rôle jouera l’instance de concertation et de suivi que l’opposition a installé aujourd’hui ?
D’abord, je pense qu’il est important de rappeler que les acteurs de la classe politique n’arrivaient pas, depuis des années, à travailler autour d’un même objectif. Et de rappeler aussi que depuis la conférence du 10 juin, il y a un consensus et une unanimité, parmi les acteurs politiques ayant participé à la conférence, autour d’un objectif principal : la transition démocratique. Pour l’atteindre, il y a plusieurs stratégies. Et chacun a sa vision. L’instance de concertation et de suivi travaillera à rapprocher les différents points de vue pour définir une stratégie dans laquelle la participation de la population est une donnée importante. D’où l’importance d’aller vers des actions de terrain. Nous considérons qu’un acteur politique est acteur à partir du moment où il organise des actions sur le terrain et pas parce qu’il fait dans l’analyse ou dans le commentaire politique.
Lors de la rencontre de ce mercredi, vous avez évoqué la mise en œuvre d’un programme trimestriel…
Les participants ont suggéré qu’il était important de réfléchir, dès maintenant, sur un programme trimestriel, voire semestriel à suivre et à réaliser sur le terrain. Il peut s’agir de meetings, de conférences thématiques, de rencontres avec d’autres acteurs politiques. Parmi les points soulignés figure l’importance d’aller vers des actions de terrain et pas seulement au niveau de la capitale. On pense à aller au Sud, à l’Est, à l’Ouest, voire même dans toutes les wilayas où on pourrait organiser des actions ensemble. L’essentiel est que toutes ces actions visent un même objectif ; celui de construire un nouveau rapport de force pour mieux peser afin de hâter une négociation entre le pouvoir et l’opposition. Dans les deux jours à venir, une commission de l’instance va se pencher sur ce programme. Durant la réunion, nous avons dit qu’il ne faut pas faire dans la précipitation. Qu’il faut annoncer des actions réalisables et concrètes. Qu’il faut prendre des engagements qu’on pourra tenir.
Certains acteurs politiques n’ont pas participé à l’installation de cette instance…
Nous avons convié 27 personnes. Quelques personnalités et des représentants des partis politiques ne sont pas venus. Pour l’essentiel, leur absence était due à des raisons personnelles. C’est notamment le cas de M. Sid Ahmed Ghozali qui est en déplacement à l’étranger. C’est le cas aussi de M. Hamrouche qui dit soutenir l’initiative et qui dit pouvoir participer aux prochaines réunions. C’est le cas de Me Ali Yahia Abdenour qui a des soucis personnels. Un autre acteur politique a décliné l’invitation.
Comment interprétez-vous la position de cet acteur politique, à savoir le FFS ?
Je ne peux pas l’interpréter. Un parti politique est souverain dans ses décisions prises à travers ses instances statutaires. L’essentiel pour nous est que nous l’avons convié. Il a participé à la conférence du 10 juin. Et nous avons considéré qu’il fallait le faire participer dans le cadre de cette instance. Il a décliné l’invitation. C’est son droit.
Que deviendra la CNLTD ?
La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique, le pôle du changement et les partis politiques vont continuer à exister. Il ne s’agit pas de casser des instruments qui ont été construits, par le passé, pour parvenir à la conférence de Mazafran ou à la rencontre d’aujourd’hui, à chaque fois qu’il y a une structure nouvelle qui est créée. Ce sont des outils de lutte qui travaillent pour le même objectif qui est la transition démocratique. La Coordination va continuer, donc, son travail. Il va y avoir des actions qu’on peut coordonner dans le cadre de la CNLTD, d’autres dans le cadre du Pôle du changement et d’autres qui seront coordonnées dans le pôle de la société civile. À un certain moment, il y aura même une répartition des missions.