Les prix des viandes blanches flambent actuellement sur le marché, a-t-on constaté, ce lundi, sur le marché Clauzel au centre d’Alger. Le prix du kilo de poulet oscille entre 350 et 370 DA, alors qu’il ne dépassait pas les 300DA il y a quelques semaines. Le kilo d’escalope de dinde est cédé pour sa part à 1 100DA au lieu de 900DA comme à son accoutumée.
Interrogé sur les raisons de cette flambée des prix, un revendeur de viandes blanches nous explique que la demande sur ce produit a explosé. « Les gens consomment pratiquement que de la viande blanche. Ils ont peur de la viande de bœuf ou d’agneau ».
C’est ce que nous confirme Ouardia, une mère au foyer qui fait ses courses. « Je n’achète plus de viande rouge depuis que j’ai vu toutes ces vaches malades à la télévision », explique-t-elle. « Les prix du poulet ont vraiment augmenté mais que faire ? On n’a pas le choix », ajoute-t-elle en hochant les épaules.
En plus de l’appréhension que manifestent les clients, les bouchers se plaignent de l’indisponibilité de la viande bovine. « Regardez nous n’avons plus de viandes bovines. Nous avons du mal à en trouver », témoigne un boucher. Selon lui, si la viande bovine continue à se faire rare sur le marché, les prix du poulet et de la dinde augmenteront davantage les jours à venir.
Reconduction de la TVA et taxe douanière sur les aliments de bétail
La suppression de la TVA et des droits de douanes sur le maïs et le soja, deux principales matières premières de l’aliment avicole, a été reconduite dans la loi de finances de 2014 pour la seconde année consécutive. Cette décision devait prendre fin au mois d’août dernier.
Joint par téléphone, le ministère de l’Agriculture nous renvoie vers le ministère des Finances. Nos tentatives de prendre attache avec des responsables du ministère des Finances, sont restées vaines.
La reconduction de la TVA et des droits de douanes sur les aliments avicoles risquent d’empirer la situation. C’est ce que nous explique Akli Moussni, expert agronome.
« La reconduction de la TVA et des droits de douanes au moment où la fièvre aphteuse a pris de l’ampleur ne va faire qu’augmenter les prix des viandes blanches », estime-t-il.
Il explique, cependant, que la reconduction de cette dernière n’est pas une solution. « Les viandes blanches, dépendent directement de la mauvaise santé de la filière bovine et du marché extérieur en matière d’intrant, une filière qui en dépend totalement des importations », dit-il.
Il note que la suppression de la TVA sur les aliments de volaille n’a « rien apporté ». « Les prix sont restés élevés », conclut-il.