Arnaud Montebourg, le ministre qui a donné de la consistance à la relation algéro-française

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Le trublion Arnaud Montebourg pourra se targuer d’être l’homme avec lequel le débat est permanent. Parti, avant d’être viré du gouvernement, il provoque une crise politique et contraint le président François Hollande à trancher, lui qui craint tant d’être acculé a dû céder à son Premier ministre qui ne supportait plus les saillies du ministre de l’Économie et du Redressement productif. Portrait d’un gouailleur morvandiau et algérien à la fois, qui revendique cette double ascendance et son héritage « arabe » comme il aime à le dire.

Le désormais ancien ministre français de l’Économie est un solitaire, un fonceur, un bagarreur et un orateur talentueux. Lycéen, il animait le journal de son lycée dans lequel il caricaturait la proviseure qui en retour interdisait le journal, ce qui avait pour effet de le galvaniser. Arnaud Montebourg aime l’opposition, le débat et le verbe. Cet avocat pénaliste, petit-fils d’un algérien de Mascara, assume son identité partiellement « arabe ».

Au gouvernement français, il devient un partenaire de l’Algérie dans laquelle il croit. Il donne de la consistance à la relation algéro-française et lance son concept de co-localisation : « Nous avons un problème de financement, vous des moyens de développement conjuguons nos efforts » lance-t-il à son homologue, Chérif Rahmani, au cours d’une visite à Alger.

Le ministre favorise le rachat de Fagor-Brandt par le groupe Cevital, une première acquisition d’une telle dimension pour un groupe algérien en France. En novembre 2012, il est à Alger pour préparer la visite d’État de François Hollande, tout juste élu président, il souligne la nécessité pour l’Algérie et la France de s’ « unir » face à la concurrence asiatique dans laquelle « nos deux pays sont malmenés ». Le politique affleure, il trouve en Algérie un terrain qui lui permet de se lâcher, il tacle le Sénateur de droite, Gérard Longuet, qui avait tenu des propos nostalgiques sur l’Algérie.

Arnaud Montebourg a retrouvé sa totale liberté d’action et de parole. S’est-il libéré pour autant ? Son passage au gouvernement lui aura peut-être appris à dompter son caractère et à mesurer son verbe. Nous le saurons assez vite mais à la fête de la rose de Frangy-en-Bresse (Saône et Loire), il ne semble pas que l’homme soit gagné par le renoncement à ses idéaux.


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