Vêtements pour enfants : les prix flambent à l’approche de l’Aïd

vetements enfant

À quelques jours de la fête de l’Aïd, les magasins sont pris d’assaut par les Algérois. À peine le jeûne rompu, les parents vont rechercher la tenue de l’Aïd qui fera le bonheur de leurs enfants. Dans la rue commerçante de Hassiba, au centre d’Alger, la joie et l’excitation des petits contraste avec les mines tendues des parents. « Je n’ai vu qu’un seul magasin pour le moment et je suis vraiment choquée par les prix », raconte une femme qui garde le sourire malgré tout.

Accompagnée de ses deux filles âgées de sept et onze ans, cette maman confie que les vêtements de l’Aïd sont un « véritable casse-tête » pour les parents. « Les enfants sont exigeants et les commerçants en profitent. Il me faut plus de 25 000 DA pour pouvoir habiller mes deux filles. Ce qui n’est pas donné à tout le monde », explique-t-elle. Pour se défendre, une jeune vendeuse promet que dans la boutique « la qualité est garantie ». Et que si l’on souhaite avoir cette qualité, il faut y mettre le prix.

À Didouche Mourad, artère principale de la capitale, les prix affichés donnent le tournis. Une robe pour fillette de 3 ans est proposée à 8 500 DA. Un ensemble pour un garçon du même âge est à 7 000 DA. Un couple sort de la boutique avec leurs trois enfants. Ils sont choqués. « Là, ils exagèrent vraiment », lance la dame. Pour le père, ces prix sont « irrationnels ». « Je veux faire plaisir à mes enfants et je travaille pour, mais il ne faut pas exagérer », fulmine-t-il.

Les prix de vêtements pour enfants en hausse des près de  20 %  

Président de l’Association de protection des consommateurs (Apoce), Mustapha Zebdi a également constaté que le prix des vêtements pour enfants a connu une envolée considérable. « Cette hausse s’élève à 20% », précise-t-il. « Vendre une robe pour une fillette de six ans 7 500 DA est illogique ».

Le président de l’Apoce ne décolère pas contre cette flambée soudaine des prix. « Nous avons vraiment été choqués par les prix », explique-t-il. « Plusieurs parents se sont plaints, mais ils n’ont pas le choix ». Les raisons de cette flambée se résument, selon lui, par l’absence de production nationale. Car la hausse du taux de change de la devise est l’une des raisons de cette hausse. « Les vêtements commercialisés en Algérie sont importés. La hausse du taux de change a donc eu un impact sur les prix », estime-t-il. L’euro est cédé actuellement à près de 160 dinars l’unité. Un record historique.

Autre raison, la crise syrienne qui a freiné les importations algériennes de ce pays. « La Syrie était l’un des plus grands fournisseurs de l’Algérie en matière de vêtements pour enfants. Avec la crise syrienne, les importations se sont arrêtées. Les commerçants importent donc de pays qui vendent plus chers », dit-il. La crise à Ghardaïa où sont basées des usines de vêtements pour enfants a fait baisser la production.  Ajoutez à cela la frénésie d’achat à l’approche de l’Aïd et les prix flambent très logiquement.


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