Djamel Haimoudi, arbitre algérien du Mondial : « J’étais le plus heureux du monde »

haimoudi 1

L’Algérien Djamel Haimoudi a fait partie des arbitres internationaux désignés pour le Mondial au Brésil. Il a notamment arbitré quatre rencontres, dont le match pour la troisième place Brésil – Pays-Bas. Il nous raconte avec beaucoup d’émotion son aventure au cœur de l’énorme machine de la Coupe du monde. Interview.

Vous revenez à peine du Brésil. Comment avez-vous vécu cette Coupe du monde ?

J’étais tout simplement le plus heureux du monde. C’est le rêve de chaque arbitre d’être dans une grande compétition et qui, en plus, est au Brésil. J’ai toujours rêvé d’être un jour un arbitre mondial. J’y suis arrivé grâce au travail mais aussi grâce à la Fédération algérienne de football et à la Confédération africaine de football (CAF) qui ont mis les moyens pour que l’on soit au Mondial. Les arbitres algériens et le public doivent être fiers de l’arbitrage algérien en plus de l’équipe nationale qui a fait un bon parcours. Je souhaite vraiment que les jeunes arbitres algériens soient présents lors des prochaines Coupes du monde, notamment celles de 2018 en Russie ou 2022 au Qatar.

La FIFA vous a attribué la petite finale. Une consécration pour votre parcours au Mondial…

À ce moment-là, j’ai eu une pensée pour notre cher public. Il faut aussi dire que le mérite revient à la FAF et au président Mohamed Raouraoua pour son soutien moral et humain. Ce résultat est le fruit  du travail et des sacrifices consentis depuis 8 ans.

Finir votre carrière sur la finale Allemagne – Argentine aurait été encore plus beau, n’est-ce pas ?

Certes, c’est bien dommage. Même si ce n’est vraiment pas facile d’officier lors d’une finale de Coupe du monde. Néanmoins, moi et les trois arbitres qui m’accompagnaient avions comme objectif de rester jusqu’en fin de Coupe du monde. Et nous avons atteint notre but.

Certaines critiques se sont fait entendre à propos de votre arbitrage lors du match pour la troisième place Brésil – Pays-Bas. Sont-elles justifiées selon vous ?

Je pense qu’il y a quelques commentateurs en Algérie qui ont mal interprété mes décisions. C’est le cas du penalty que j’ai accordé à la Hollande. Si on analyse bien les choses, le joueur brésilien (Thiago Silva) tient le maillot de son adversaire. En plus, la faute est commise à l’intérieur de la surface de réparation et non à l’extérieur. J’ai donc pris la décision d’attribuer un penalty doublé d’un carton jaune. D’ailleurs la commission d’arbitrage a confirmé que le penalty était légitime après le match.

Concernant le deuxième but, certains ont dit qu’il y avait hors-jeu. Effectivement, il y a un hors-jeu sur l’action, mais il est millimétré. Dans cette situation, c’est l’arbitre assistant qui doit prendre la bonne décision. C’est pour cela que je dirais que les « experts » de l’arbitrage qui font des analyses doivent être logiques, honnêtes et précis avec les lois du jeu et avec les directives de la FIFA.

Qu’avez-vous pensé du parcours des Verts lors de cette Coupe du monde ?

Je tiens à les féliciter, car ils ont fait le meilleur résultat depuis 1982. Ils ont réussi grâce à un très long travail. Le résultat de cette Coupe du monde est formidable pour le peuple algérien, mais également pour le peuple arabe et africain. Il faut qu’ils continuent à travailler et qu’ils se fixent comme objectif la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Ils doivent aussi préparer les qualifications à la prochaine Coupe du monde 2018. La moyenne d’âge de cette équipe est de 24 ans, les joueurs ont de l’expérience. Et il y a derrière une grande Fédération avec un grand monsieur qui est le président Raouraoua. Ils ont l’avenir devant eux.

Aviez-vous le temps de suivre les matchs de l’Équipe nationale ?

Bien sûr ! Je suis tous les matchs de l’Équipe nationale que je sois en Algérie ou ailleurs. Ce qu’on a vécu au Mondial avec l’Équipe nationale et avec le public algérien est tout simplement formidable et inoubliable.

Quel a été votre meilleur souvenir lors de ce Mondial ?

C’est d’avoir arbitré le match de la troisième place. C’est exceptionnel pour un arbitre que d’être présent lors d’une petite ou d’une grande finale. Pour moi, c’était la petite. Et c’était une fierté aussi bien pour moi que pour le public algérien.

Vous avez récemment annoncé votre retraite internationale. Quels sont vos projets, désormais ?

Pour le moment, je me repose avec ma famille. Je me déciderai ensuite. Mais je souhaite apporter mon expérience aux jeunes arbitres en Algérie, à la Fédération. J’aimerais aussi apporter mon expérience aux autres pays arabes. Je réponds toujours présent à ceux qui font appel à moi.


Pour commenter nos articles, rendez-vous sur notre page Facebook,
en cliquant ici