Reportage. Avec les supporters brésiliens à Curitiba

Cent vingtième minutes du match entre le Brésil et le Chili. Au centre-ville de Curitiba (sud du Brésil), l’avenue Luiz Xavier d’habitude si animée est complètement déserte. Deux commerces sont ouverts sur une trentaine. On est pourtant samedi après-midi. L’avenue mène à la rue Voluntarios de Pàtria, hyper-centre de cette métropole de 1,7 million d’habitants. Là aussi, peu d’âmes qui vivent. Sauf devant La Condola, un petit bar-restaurant devant lequel se sont agglutinés une soixantaine de Brésiliens.

Pression maximale. Leur pays, archi-favori du Mondial doit subir une séance de tirs au but dès les 8es de finale face à cette surprenante sélection chilienne.  Dès la première frappe au but de David Luiz, le décor est planté : explosion de joie. Des bruits de pétards se font entendre de tous les côtés de cette ville qui s’est complètement arrêtée de vivre. Il suffit de voir le fast-food qui jouxte le bar : quasiment tous les serveurs sont devant le restaurant. Ceux qui sont restés à l’intérieur sont devant la télé.

Là, un petit groupe d’Algériens entonnent la chanson « Inchallah ya rebbi, l’Algérie qualifiée ». Les Brésiliens les regardent, l’air méprisant.

C’est au tour du joueur Chilien Pinilla de frapper. Il rate son tir. Joie immense des supporters qui se prennent déjà dans les bras. Ce bonheur va être vite calmé par le tir manqué du Brésilien William. Mais la joie repart de plus belle lorsque Julio César arrête à nouveau un tir Chilien quelques secondes plus tard.

Au moment du dernier tir de Jara, il y a 3-2. Balle de match. Le Chilien rate son tir. Un bruit venu de toute la ville jaillit en une seconde. C’est comme une renaissance de Curitiba. Des Brésiliens courent dans tous les sens. Les hurlements viennent de partout. Des sans-abris, venus des environs pour regarder les tirs au buts fraternisent avec les clients du restaurants. « On n’a pas été bons aujourd’hui mais on s’en fiche on va gagner la Coupe du monde ! », lance Adam, ravi de cette victoire. « Moi je nous vois bien en finale contre la Hollande », pense son ami Fabiano.

Assise à la terrasse du restaurant, Bruna et Luciana exultent. « Le Chili a eu une technique parfaite. Mais le Brésil a été parfait aussi. Et c’est évident qu’on va gagner la Coupe ! » Le précipice de l’élimination est déjà très loin pour ces Brésiliens.


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