Le business très juteux des Brésiliens au Mondial

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La Coupe du monde est une aubaine pour les commerçants brésiliens. Transports, cigarettes, nourriture, vêtements ont doublé, voir triplé, de prix dans certaines villes. Dans d’autres, des soldes ont été lancés spécialement pour les Algériens.

Les affaires battent leur plein

À Rio De Janeiro, difficile de se frayer un chemin dans les restaurants et les magasins de la ville. Tous les lieux sont bondés, au grand bonheur des commerçants. Dans la célèbre plage de Copacabana, tout se vend par des commerçants ambulants et très persuasifs. Malgré les difficultés de communication avec les touristes, ils proposent des maillots de bains, des serviettes de plage, des boissons, des glaces, des crevettes, des gâteaux, des tatouages… Un vendeur explique que cette Coupe du monde est une occasion qu’il ne faut pas rater. Il n’habite pas Rio. Mais pour gagner le plus d’argent, il a choisi de vendre des porte-clés à Copacabana. « J’en vends une centaine par jour, les affaires marchent bien », dit-il.

Interrogé sur les prix, son sourire au coin de la bouche en dit long. « Non, non, les prix sont très bas ». Vérification faite, un porte-clés à Belo Horizonte coûte 2 reals (environ 70 Dinars) alors que là, le vendeur nous le propose à 6 (210 DA). Quand on lui signale l’abus, il dit être prêt à le céder à 4 (140 DA)…  « Je savais que les commerçants allaient profiter de cette Coupe du monde pour faire un bon chiffre d’affaire. Et puis, entre nous, ils pensent que ce ne sont que les riches qui viennent ici », explique une jeune brésilienne.

Les destinations touristiques à des prix excessifs

À 120 km de Porto Alegre, dans la ville de Gramado (connue pour son chocolat et son festival de noël), les prix explosent. « Dès qu’ils ont su que les Algériens allaient séjourner ici, les prix ont doublé », nous explique un Palestinien qui vit sur place. En effet, dans les bus qui ont conduit les supporters algériens de l’aéroport  à la ville, le business a déjà commencé. Bruna, une jeune fille désignée pour accompagner les supporters, distribue des prospectus de différentes excursions aux supporters. « Vous pouvez vous inscrire à l’hôtel, vous n’allez pas le regretter ». Durant tout le chemin, la jeune fille vend les destinations touristiques de la ville. Avec un circuit qui s’étend  à trois destinations : le royaume du chocolat, le parc et le zoo. La facture s’élève à 110 Reals (3 800 dinars). Ajoutez à cela le ticket d’entrée et du téléphérique qui coûtent 26 Reals (900 DA). Ne connaissant pas les prix habituels, les Algériens sont nombreux à s’inscrire.  « De la folie », selon  Aymen, ingénieur tunisien qui vit au Brésil depuis 3 mois. « En temps normal, l’excursion ne dépasse pas 40 reals (1 400 DA) », dit-il. Conscient d’avoir été arnaqué, un des supporters ironise : « Avec cette somme, on aurait pu faire le tour de l’Algérie ». Dans les commerces, les prix des cigarettes ont pratiquement doublé. « Le paquet est vendu à 6 Reals (200 DA) alors qu’il ne dépassait pas 4 reals (150 DA) avant », explique un touriste allemand.

Les sorties deviennent hors de prix pour les Brésiliens

Premières victimes de ces prix excessifs, les personnes vivant au Brésil. Mateo et Alessandra sont deux Chiliens installés à Belo Horizonte. Ils travaillent comme serveurs dans un restaurant depuis 6 mois. Mateo digère mal ce début de compétition. « Avant le Mondial, si tu voulais prendre une bière, c’était 3 reals (100 DA). Aujourd’hui, tu ne l’as pas à moins de 7 (250 DA) ! Ils ont plus que doublé les prix. » Idem pour la restauration. Les prix auraient grimpé de 60 à 70%. Ce jeune couple n’envisage pas de rester là après le Mondial. Avec un salaire maximal de 1 600 reals chacun, pourboire compris (50 000 DA), ils ont du mal à s’en sortir.

La fièvre acheteuse s’empare des Algériens à Comborio

Dans la ville de Comborio à Florianopolis au sud brésilien, une autre stratégie marketing a été choisie. Faire des soldes spécialement pour les Algériens dans le but de vendre le maximum. Et la technique marche. Les magasins de la ville ont été pris d’assaut par les supporters. Attirés par les soldes qui vont jusqu’à 80%, les nombreux Algériens achètent sans compter. Conscients du potentiel algérien en matière d’achat, les commerçants de Comborio ont su séduire. Nombreux sont ceux qui ont orné leurs vitrines de drapeaux algériens et de pancartes souhaitant la bienvenue à ces derniers. Ils se mettent à parler arabe. Au bout de deux jours, les magasins sont pratiquement vides au grand bonheur de ces vendeurs. Pour vendre plus, les commerçants de Comborio  ne manquent pas d’imagination. Des Tee-shirts aux couleurs de l’équipe algérienne et brésilienne sont vendus à 70 reals (2 300 DA), alors qu’un maillot ordinaire ne dépasse pas les 30 reals (1 000 DA).

Mais le prix ne compte pas pour nos Algériens. Un des supporters commande 30 Tee-shirts. « Je veux gâter tous les amis et les personnes chères à mon cœur », explique-t-il.


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