Reportage : Alger pendant le match

Il est 16 h 45. À 15 minutes du coup d’envoi de la rencontre Algérie-Belgique, la bretelle pour rejoindre l’autoroute de Ben Aknoun est bouchée. La circulation vers l’est d’Alger est plus fluide. Quelques automobilistes s’énervent au volant et tentent toutes les voies pour aller plus vite.

Sortie des grands axes routiers, la circulation dans le centre d’Alger est fluide. Rue Belouizdad, les bus  sont à l’arrêt. Des enfants jouent au babyfoot sur le trottoir.  Les policiers quadrillent la capitale en se mettant à l’abri du soleil qui frappe encore fort. À l’hôpital Mustapha Bacha, les malades doivent être au calme dans leur chambre : il n’y a personne. Le vigile, à l’entrée de l’hôpital, demande une lettre pour pouvoir nous laisser accéder à l’intérieur. Finalement, il cède le passage.

À l’entrée des urgences, un autre vigile demande une autorisation pour pouvoir circuler et poser des questions. « Pour voir les accidentés et ceux qui se sont fracturés quelques choses, il faut aller aux autres urgences. Celles-ci sont réservées à la chirurgie ». Des agents de nettoyage balaient dehors. Les larges rues à l’intérieur de l’hôpital sont vidées des habituels va-et-vient. Une fumée s’échappe grassement d’un incinérateur de déchets hospitaliers. « Les médecins doivent sûrement travailler. Enfin, je crois…», poursuit le vigil, le sourire en coin et l’air narquois. Impossible d’aller plus loin sans autorisation.

Plus loin, un employé de l’hôpital en blouse questionne en hurlant : « But ? ». Un autre, à 20 mètres lui répond : « pénalty ». Les Klaxons se font entendre de loin. L’hôpital était si paisible.

La route est toujours bouchée sur la montée 1er mai-Addis Abeba. Un véhicule, avec à l’intérieur quatre jeunes filles, les drapeaux et les cheveux au vent, un bandeau aux couleurs algériennes sur le front, passe. L’équipe nationale a marqué un but. Rue Didouche Mourad, les magasins ont baissé leurs rideaux métalliques. Seuls les glaciers et les vendeurs de crêpes sont ouverts. Ils doivent attendre la fin du match avec impatience. C’est un jour où le chiffre d’affaires peut grossir sensiblement, surtout en quoi de victoire de l’Algérie.

À la place Audin, des policiers installent des barrières.  « C’est pour la fin du match. Quand ils vont sortir », dit l’un d’entre eux en désignant la Grande Poste du menton. À la place de la Grande poste, le match est diffusé sur un écran géant. Et ils sont sortis. C’est la fin de la première mi-temps. La foule avance vers Didouche. Il est plus difficile de circuler en voiture. Ils ont le sourire aux lèvres. Des véhicules klaxonnent, le drapeau algérien au vent.

 


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