Sellal devant l’APN : l’Algérie n’aura plus de pétrole à exporter à partir de 2030

Sellal

Le Premier ministre, Abdelmalek  Sellal, a  présenté, ce  dimanche 1er juin, le plan d’action de son gouvernement à l’Assemblée populaire nationale (APN).  Devant les députés, M. Sellal a pris la parole pendant plus d’une heure pour exposer « les priorités du Président et celles du peuple algérien qui s’est largement prononcé en faveur d’un homme et d’un  programme, le 17 avril ». Le Premier ministre promet « une vie meilleure » aux Algériens à l’horizon 2019, avec un taux de chômage qui va baisser à 8,04%, une inflation de  2, 85% ; un seuil jamais égalé dans l’histoire du pays », a-t-il précisé.

Le PIB frisera les 7 500 dollars par habitant au lieu des 5 764 dollars actuellement, le taux de croissance s’élèvera à 7%. Pour Sellal, l’économie algérienne « se porte bien ». « Les indices économiques en Algérie sont au vert, grâce notamment aux réserves de change qui connaissent une stabilité, voire même une légère augmentation. Rares sont les pays qui sont dans la même situation », argumente-t-il. « Nous avons les moyens d’améliorer les conditions de vie des Algériens », assure Sellal, avant de poursuivre : « Sauf en cas de crise qui toucherait l’économie mondiale, ce qui est écarté par l’Exécutif ».

Plus de pétrole à exporter à partir de 2030

Ceux qui doutent encore des intentions du gouvernement sur l’exploitation du gaz de schiste peuvent être rassurés. « L’exploitation du gaz de schiste est irréversible », affirme Sellal, qui rappelle aux députés, dont ceux de l’opposition  quils avaient auparavant approuvé la nouvelle loi sur les hydrocarbures, autorisant l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels.

« D’ici 2030, l’Algérie ne sera plus en mesure d’exporter les hydrocarbures, sinon en petites quantités seulement », souligne  Sellal. « D’ici  2030, nos réserves couvriront nos besoins internes seulement. Comment peut-on subvenir alors aux besoins de nos  enfants et de nos petits enfants ? », martèle-t-il.

Dans le même chapitre, Sellal affirme que cette exploitation se fera sur le « long terme ». « Nous commencerons d’abord par l’exploration et la formation des cadres pour les prochains cinq ans », explique-t-il en annonçant l’intention du gouvernement de créer une école de formation très prochainement.

Les investissements seront encouragés

Pour l’économie, Sellal promet plus de crédits bancaires et de facilitations à l’investissement. Il s’engage aussi à lutter davantage contre la bureaucratie. Mais le Premier ministre ne détaille pas les actions que son gouvernement compte entreprendre pour concrétiser ces promesses.

Sellal est revenu sur le pacte national économique et social, signé le 23 février avec les partenaires économiques et sociaux, qui a défini, selon lui « le cap pour l’émergence d’une économie nationale forte, compétitive et créatrice de richesse et d’emplois ». Sans distinction entre les secteurs public et privé, le gouvernement « œuvrera à l’extension et à la  modernisation du secteur industriel national ». Le Premier ministre ne dévoilera  pas les volets du code sur l’investissement concerné par les changements promis par le nouveau ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb.

Poursuite de la Réconciliation

Le processus de Réconciliation nationale sera mené à son terme, selon Sellal. Les dossiers encore latents des victimes de la tragédie nationale, toutes catégories confondues, « bénéficieront d’un suivi rigoureux jusqu’à leur clôture», affirme  Selal, en promettant de nouvelles dispositions en matière de protection et de réinsertion des victimes et de ceux ayant contribué au retour de la paix et de la stabilité.

Le Premier ministre a annoncé que le gouvernement a pris, la semaine précédente, une disposition qui met fin « aux décisions abusives d’interdictions de sortie du territoire contre plusieurs individus », sans pour autant déterminer la catégorie concernée par cette décision. «Toutes ces personnes seront libres de circuler et de sortir de l’Algérie sans aucun problème », précise-t-il. Désormais, ajoute-t-il, « seul le juge sera en mesure de prendre la décision d’interdiction ».

En  parallèle du maintien de la politique de « la main tendue » en direction des « égarés » qui feront acte de repentance, le gouvernement continuera à mener toutes les actions de lutte antiterroriste pour consolider la sécurité nationale.


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