Le procès de Rafik Khalifa, poursuivi en France pour banqueroute et détournements de fonds, s’ouvre lundi à Nanterre, en l’absence du principal intéressé, emprisonné en Algérie, rapporte ce samedi 31 mai l’AFP.
Dix autres personnes sont poursuivies, dont son ex-femme Nadia Amirouchen, un notaire, des anciens représentants de l’entreprise en France, ainsi qu’un constructeur et équipementier aéronautique, précise la même source.
Ils sont accusés d’avoir, au moment de la déconfiture du groupe en 2003, dissimulé un certain nombre d’actifs, notamment trois avions d’une valeur de 5,5 millions d’euros, une douzaine de voitures de luxe, une villa à Cannes de 35 millions d’euros, où l’ancien golden boy organisait de somptueuses réceptions avec Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Sting ou encore Bono.
Le fondateur du groupe Khalifa s’est réfugié depuis 2003 au Royaume-Unis. L’Algérie avait introduit une demande d’extradition en 2004 avant de la reformuler en 2006, suite à la signature avec la Grande-Bretagne d’une convention sur l’extradition.
Khalifa a été arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique, dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen, délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris, qui avait ouvert, fin 2003, une information judiciaire pour « abus de confiance, banqueroute par détournement d’actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité et blanchiment en bande organisée ».
Après le rejet de son appel devant la Cours européenne des droits de l’homme, Rafik Khalifa a été extradé vers Alger le 24 décembre dernier. Paris a demandé à l’« emprunter » le temps du procès, mais le gouvernement algérien n’a pas donné suite à cette demande, précise l’AFP