L’opération de revêtement des trottoirs à Alger-Centre s’éternise. Trois mois après leur lancement, les travaux ne sont toujours pas achevés. Les piétons sont malmenés et les commerçants sont furieux. « Je ne comprends pas pourquoi cela prend autant de temps », s’interroge un commerçant qui se plaint du désagrément que cela cause pour son commerce sis à la rue Didouche Mourad. « Notre activité a baissé à cause des travaux, l’accès à nos commerces est devenu difficile, ce qui décourage plusieurs clients de rentrer dans le magasin », dit-il.
Les piétons ne cachent pas, non plus, leurs mécontentements. « Nous sommes obligés de marcher au milieu de la route, ce qui constitue un danger pour nous et nos enfants », peste Amina, mère de deux enfants. « Ailleurs, des tours se construisent en quelques mois seulement et chez nous un simple trottoir peut prendre jusqu’à une année, c’est honteux ! », lance-t-elle. Les automobilistes ne sont pas en reste. « Nous avons du mal à circuler, ça devient très agaçant, les piétons n’ont pas un autre choix que de marcher sur les bords de la route, ce qui dérange énormément les automobilistes », se plaint un jeune.
À côté d’un fastfood, situé à la même rue, deux ouvriers s’appliquaient à placer les dalles du trottoir. « Ce n’est pas de notre faute si ça a pris autant de temps », se défend l’un deux en refusant de donner plus de détails. Une cliente qui sortait du fastfood se dit en colère. « Je suis en colère car l’état des trottoirs reflète l’état de notre pays », explique-t-elle. « C’est la politique du bricolage », lance-t-elle avec sourire.
Outre la lenteur des travaux, les parties des trottoirs de la rue Didouche refaites semblent en mauvais état, ce qui témoigne d’un travail bâclé. « Regardez ! C’est moche et mal fait », fait remarquer Aziz, un jeune serveur. « Tous ces désagréments pour les commerçants, les piétons et les automobilistes pour rien », juge-t-il. En effet, quelques dalles de trottoirs commencent d’ores et déjà à se décoller, et certaines d’entre elles sont mal ajustées. « Imaginez comment va être leur état en hiver », se demande une jeune étudiante. « Pourquoi dépenser autant d’argent pour des trottoirs d’une aussi mauvaise qualité ? », s’interroge un piéton.
Visiblement, les entreprises en charge de la réfection de ces trottoirs n’ont pas mis les moyens nécessaires pour achever les travaux rapidement.
Nos tentatives de joindre le maire d’Alger pour avoir des explications sur le retard enregistré dans les travaux et la mauvaise qualité des nouveaux trottoirs sont restées vaines.
