La prestation de serment, phase terminale d’une mascarade électorale

Ainsi Bouteflika a-t-il été officiellement intronisé, ce lundi 28 avril, président de la République algérienne démocratique et populaire après avoir prêté serment. Le chef de l’État a réussi cette ultime épreuve, même s’il n’a pas lu intégralement le discours qui avait été préparé et distribué avant le début de la cérémonie. On retiendra que c’est là la dernière étape d’une mascarade électorale commencée au retour des hôpitaux parisiens et où tout a été, depuis, mis en scène petit à petit pour faire avaler aux Algériens la fiction d’un chef d’État en capacité de diriger.

Par petites touches. On a d’abord connu des images du Président, sans le son, pour attester qu’il était encore vivant quand d’aucuns le disaient à l’article de la mort. Puis, on a entendu son mince filet de voix pour murmurer des instructions à Gaïd Salah et Sellal. Puis, est venu le temps des audiences internationales accordées aux personnalités étrangères pour affirmer la continuité de la diplomatie présidentielle.

On a, ensuite, pu mesurer combien il avait récupéré et était capable de bouger les deux mains. Il saluait ainsi dans la voiture le conduisant au Conseil constitutionnel, quasi signe d’une nouvelle « jeunesse » retrouvée ! Enfin, le grand homme est allé voter. En fauteuil roulant et nanti d’une enveloppe préparée par ses conseillers mais dans un geste surhumain, il a tout de même pu glisser dans l’urne un bulletin à son nom. Et évènement attendu, il a été plébiscité dans le cadre d’un scrutin -certes boycotté par la moitié du pays, mais avec un score que n’auraient pas renié les grands leaders des démocraties populaires historiques des pays frères, jadis satellites de l’Union soviétique.

La mascarade a trouvé un nouveau stade terminal avec la prestation de serment qui a eu lieu ce jour. Ainsi Abdelaziz Bouteflika a-t-il été incapable de lire le discours de six pages distribué par ses conseillers. Même si aujourd’hui la voix du Président semble s’être améliorée, cela n’empêche pas d’écrire que les efforts surhumains déployés par Abdelaziz Bouteflika ressemblent à un calvaire pour lui-même et pour ceux à qui tout cela est imposé.

Après tous ces efforts pour paraitre en état de présider le pays, souhaitons surtout au président Bouteflika de bien se reposer. Dans son état et à son âge, il n’est pas raisonnable d’avoir une activité aussi débordante. Gageons que ses proches, et lui-même, sauront lui éviter le surmenage excessif et lui permettre de rentrer dans une vie à l’écart des photographes et des caméras. Demeurer à El Mouradia et parachever une convalescence qui, d’évidence, n’est pas achevée même s’il y a progrès, auront noté ses médecins.


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