La déclaration d’Ali Benflis faite dans un meeting, ce samedi 5 avril à Biskra, prend des allures de mise en garde. Il avertit : « Oui on défendra nos voix, je l’ai dit et je le répète et ce n’est pas parce que certains prennent cet engagement comme un appel à l’ingérence étrangère que je vais me taire. Cet argument est fait pour dissuader les peureux, mais nous, on refuse de se mettre à genoux, nous n’avons peur que de Dieu ».
Critiqué par le clan présidentiel et par la candidate Louisa Hanoune au sujet de ces avertissements répétés contre toute tentative de « détournement de la volonté populaire », Benflis se défend et affirme, dans une salle archicomble, « qu’il n’admettra pas le vol ». « Vous êtes les voleurs, ce sont vos agissements qui incitent à l’ingérence étrangère », lance-t-il à l’adresse de ses détracteurs.
Depuis Biskra, Ali Benflis s’est également engagé à réhabiliter la mémoire du colonel Chabani. « Le colonel Chabani n’a pas eu la considération qu’il méritait. L’homme est une partie de l’histoire de l’Algérie. Cette histoire, je m’engage devant vous à la réhabiliter si vous m’accordez votre confiance le 17 avril », a-t-il promis.
Ali Benflis, qui entame à l’image des autres candidats la troisième et dernière semaine de campagne électorale, a profité de cette halte à Biskra pour remettre en cause le bilan du Président sortant, sans jamais le nommer. Pour lui, le pouvoir a échoué, « peut-on réellement réaliser en cinq ans ce que nous n’avons pas pu faire en quinze ans ?, Cela serait-il possible? », s’interroge-t-il. Pour lui, « seul les États qui puisent leur légitimité du peuple, qui contrôlent la gestion des dépenses publiques avancent ». Ce n’est, selon lui, pas le cas pour l’Algérie: « dans notre pays, se sont les intérêts personnels qui priment ».
Benflis, avant son meeting, s’était arrêté à la Zaouia Sidi Okaba. Cet après-midi, il animera un autre meeting très attendu à Batna.
