Meeting des partis qui boycottent la présidentielle

60926

Le meeting des partis politiques qui appellent à boycotter l’élection présidentielle du 17 avril a débuté peu après 15h avec une minute de silence à la mémoire des martyrs de l’Algérie, notamment ceux décédés récemment lors des événements dramatiques de Ghardaïa, a-t-on constaté sur place. À l’intérieur de la salle Harcha, un public important a fait le déplacement. Les militants scandent « boycott, boycott ». Un important dispositif policier a été déployé à la place du 1er Mai, non loin de la salle Harcha.

Premier à prendre la parole, Sofiane Djilali s’en est pris au président Bouteflika qualifié de « fantôme ». « Il ne pense qu’à sa personne », a-t-il accusé. Avant de critiquer Abdelmalek Sellal et Amara Benyounes, « qui insultent le peuple », selon lui. À la fin de l’intervention, les militants scandent des slogans hostiles au régime.

Deuxième à prendre la parole, Mohcine Belabbas, président du RCD. « La rencontre d’aujourd’hui est un point de départ pour un changement sans précèdent. La rencontre d’aujourd’hui est celle de l’Algérie plurielle. On sera là pour sauver l’Algérie », dit-il. « On est là pour assurer que le vote est une illusion pour ne pas dire trahison », ajoute-t-il. Avant de s’interroger sur les réalisations du président Bouteflika et la stabilité vantée par le pouvoir. « Où sont les réalisations ? ». « Où est la stabilité quand Ghardaïa vit depuis cinq mois dans cette situation ? ».

Mohcine Belabbas rappelle que « le changement ne se donne pas. Il s’arrache ». Mais le président du RCD estime que « le changement doit être pacifique et organisé ». « Le système va s’effondrer mais l’Algérie va vivre. Vive l’Algérie libre et démocratique », conclut-il.

Mohamed Douibi du mouvement Ennahda prend la parole. Il s’adresse aux présents: « Vous êtes venus sans qu’on ne vous donne de l’argent. Vous êtes venus pour dire non à la corruption ou la fraude. Bienvenus ! ». Ensuite, il pointe la responsabilité du pouvoir dans l’appel au boycott : « nous avons demandé des garanties (avant de boycotter) mais le pouvoir a refusé ». « Nous refusons de participer », appuie-t-il. Pour lui, « le 4e mandat est un aspect de la corruption politique ». Comme Mohcine Belabbas, Mohamed Douibi plaide pour une Constitution consensuelle.

Quatrième personnalité à prendre la parole, Abdallah Djaballah. Le leader islamiste rend hommage aux habitants des Aurès qui « ont cassé le mur de la peur », en allusion à la manifestation qui s’est déroulée hier à Batna. Puis il s’adresse aux présents : « vous êtes venus pour dire non à la répression ». Pour lui, Bouteflika est un président presque paralysé qui n’arrive pas à s’occuper de sa personne ». Il critique une « élite corrompue ». Il accuse l’administration et la justice : « L’administration n’est pas neutre et la justice n’est pas indépendante ». Selon lui, aucune institution ne peut contrôler le pouvoir. « Comment peut-on combattre la corruption ? ». Avant d’expliquer son choix : « La moindre des choses que nous puissions faire c’est le boycott. J’aurais aimé que tous les candidats se retirent ». Puis il s’adresse au pouvoir : « Arrêtez de mentir sur la démocratie ».

Abderrazak Mokri, sous les applaudissements d’une partie de la salle, prend la parole. Les membres de familles de disparus scandent des slogans. Le chef du MSP dit comprendre leur douleur. Il s’adresse aux dirigeants : « Vous qui gouvernez l’Algérie, vous êtes le seul danger contre l’Algérie. Nous sommes venus aujourd’hui avertir les Algériens que leur pays est en danger. Vous avez échoué. Vous êtes des corrompus. Vous êtes des fraudeurs ». M. Mokri poursuit ses accusations contre le pouvoir : « Ils ont semé la fitna à Ghardaïa, dans les Aurès. Ils nous insultent ». Il accuse le pouvoir d’interdire les manifestations et de limiter la liberté d’expression. Il cite le cas de la chaîne Al Atlas, fermée récemment.

« Nous sommes réunis pour l’Algérie. On veut une Algérie libre et démocratique », dit-il en citant l’exemple de la Tunisie. « Ce qu’on vous demande c’est de lutter pour construire l’avenir de l’Algérie », ajoute-t-il avant d’appeler les candidats à se retirer.

Après Abderrazak Mokri, c’est au tour de Ahmed Benbitour de prendre la parole. L’ancien Premier ministre s’est retiré de la course à la présidentielle avant de rejoindre le front du boycott. Son intervention a été courte. Il a notamment appelé les Algériens à prendre leur destin en main.

Fin du meeting.

 

2014-03-21 15.06.11


Pour commenter nos articles, rendez-vous sur notre page Facebook,
en cliquant ici