Le 17 mars dernier, les médias algériens révélaient un premier listing de noms d’Algériens détenteurs de comptes bancaires HSBC en Suisse. La liste comprend différents profils, beaucoup d’entre eux spécialisés dans l’import-export, et les sommes sur les comptes variaient de quelques centaines à plusieurs millions de dollars. La loi algérienne est claire, il est interdit à un Algérien résidant en Algérie d’avoir de l’argent sur un compte à l’étranger, provenant d’activités en Algérie.
Lorsqu’une affaire de l’ampleur de celle de Swissleaks apparaît, et que des noms d’Algériens détenteurs de comptes à l’étranger sont rendus publics, la logique voudrait que le gouvernement, en particulier le ministère de la Justice, prenne les devants pour annoncer l’ouverture d’une enquête, et que cette annonce soit suivie d’actes. Un mois après les révélations des médias, le silence radio règne chez le gouvernement concernant une éventuelle enquête. D’autant que les autorités ont la liste d’Algériens ayant des comptes chez HSBC en Suisse, mais aucune enquête n’a été annoncée pour savoir comment des sommes aussi importantes ont été transférées, illégalement à l’étranger.
Cet état de fait mène à se poser des questions quant à la volonté des autorités de lutter réellement contre la corruption et les transferts illicites de devises vers l’étranger, et de l’efficacité même de l’Office central de répression de la corruption (OCRC).