Le numérique, grand absent de la stratégie du gouvernement dans le commerce extérieur

Economie numerique

La conférence nationale sur le commerce extérieure s’est clôturée hier, mardi 31 mars, avec un oubli de taille : l’économie numérique et du savoir.

À l’heure où la compétition entre grandes puissances et pays émergents se situe désormais au niveau de ces secteurs stratégiques, l’Algérie accuse plus d’un train de retard. Pire : elle ignore presque ce secteur.

Un secteur porteur aux perspectives « illimitées »

Aujourd’hui, le numérique représente un des secteurs les plus dynamiques de l’économie mondiale, porteur de croissance et de création d’emplois.

À titre d’exemple, l’économie numérique aux États-Unis, leader mondial dans le domaine, contribuait pour près de 10% du PIB du pays en 2011, selon une étude des cabinets de conseil McKinsey et du Boston consulting group, publiée par Solocal. Le secteur emploie également près de 10% des actifs occupés, selon la même source. Son apport est en constante augmentation.

Un secteur exportateur 

Plus encore, ce domaine stratégique est un levier pour stimuler les exportations. À l’image de la Chine, de l’Inde (ou de la Corée du Sud), des pays émergents (et développés) font de l’économie numérique un pilier de leurs politiques d’exportations : solutions informatiques, recherche et développement, innovations et brevets technologiques, dans des domaines aussi variés que les télécommunications, l’informatique etc.

En plus de constituer un appui à la modernisation des secteurs traditionnels (gains de productivité via les innovations) et une vitrine à l’international pour le pays, l’économie numérique est, à elle seule, une source d’exportation.

Un logiciel gouvernemental dépassé

En Algérie, une mise à jour s’impose. Il faudrait passer à « l’économie 2.0 ». Certes, les secteurs primaire (agriculture) et secondaire (industrie) ne sont pas à négliger pour autant. Mais, à se concentrer uniquement sur les secteurs productifs traditionnels, en particulier sur le secteur public déjà très en retard, le gouvernement risque d’accentuer le « gap », le fossé technologique entre l’Algérie et le reste du monde.

Ce n’est pas avec « des canards boiteux » que sont les entreprises publiques nationales, ces gouffres financiers géants aux pieds d’argile, que l’Algérie arrivera à satisfaire sa demande interne et booster significativement les exportations nationales hors hydrocarbures. Le disque des effets d’annonce, comme celui de la conférence sur le commerce extérieur, est rayé.


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