Réduction des importations : le discours et les actes

conteneur-maritime 1

Le ministère du Commerce organise ce lundi 30 mars pendant deux jours, à Club des Pins, une grande conférence nationale sur le commerce extérieur.

Tous les acteurs économiques majeurs ont été conviés, avec pour but de trouver des solutions afin de booster les exportations, et réduire la dépendance aux importations.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement sort le sempiternel discours où il souligne la nécessité d’augmenter les exportations et réduire les importations.

Encore une fois, à défaut de trouver une vraie stratégie, le gouvernement continue d’improviser, et faire semblant de ne pas connaître les solutions aux problèmes.

Le premier problème est d’abord réglementaire. L’Algérie a signé plusieurs conventions avec des organismes comme le Fonds Monétaire International ou la Zone arabe de libre échange qui réduisent considérablement sa marge de manœuvre.

Dans une timide tentative de remédier à cela, le gouvernement a annoncé la création de licences d’importation, censées réduire la facture des importations. Les licences existent déjà dans d’autres secteurs comme celui des voitures, ce n’est pourtant pas pour autant qu’on en importe moins. Pire, l’impact des licences sur la facture des importations devrait vraisemblablement rester marginal, puisqu’elles ne devraient, a priori, affecter uniquement que les petits importateurs.

L’autre problème concerne la promotion des produits locaux. Le marché algérien, comme presque partout dans le monde, obéit à la loi de l’offre et de la demande. Si les produits locaux bénéficiaient d’un avantage compétitif en rapport qualité/prix, le consommateur algérien serait naturellement porté à acheter en priorité le produit local, ce qui réduirait automatiquement les importations.

Dans son discours, le gouvernement réitère son désir de soutenir la production algérienne. Dans les faits, il n’en est rien. Au contraire, l’argument peut être établi que le gouvernement fait, en fait, tout pour rendre les entreprises algériennes moins compétitives par rapport aux importations.

Dernier exemple marquant, l’uniformisation de l’Impôt sur le Bénéfice des Sociétés, qui est passé de 25 à 23% pour les importateurs et de 19 à 23% pour les producteurs. Selon quel schéma de pensée peut-on considérer que cette mesure permet, d’une quelconque manière, de rendre la production locale plus compétitive par rapport aux importations ?

Pour améliorer l’économie algérienne malgré les contraintes imposées par les accords internationaux, il faut également faire preuve de courage et prendre des décisions audacieuses. Comme par exemple instaurer une TVA élevée pour les produits importés, réduire les subventions sur certains produits importés, comme les carburants et le sucre, etc.

Néanmoins, aucun signal ne laisse penser qu’il y a un désir d’agir au-delà du discours. Il réside au contraire cette impression désagréable qu’avec sa rhétorique le gouvernement cherche simplement à temporiser, dans l’espoir que le cours du baril de pétrole va rebondir prochainement, qu’on puisse traverser la tempête sans trop de dégâts, en ne faisant rien.


Pour commenter nos articles, rendez-vous sur notre page Facebook,
en cliquant ici