Pourquoi les réserves de change de l’Algérie continuent de baisser

banque algérie

Les réserves de change de l’Algérie se sont établies à 178,94 milliards de dollars au 31 décembre 2014 a indiqué, jeudi 19 mars, le Gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci. Elles étaient de 194,012 milliards de dollars en fin 2013.

Un effet de change dollar/euro

La chute des réserves de change est imputable, pour deux tiers, à la baisse continue de la monnaie européenne par rapport au dollar, selon un haut responsable bancaire, interrogé par TSA. En effet, une partie des réserves algériennes, soit environ 40%, est placée en euros. En revanche, elles sont exprimées en dollars. La baisse de la valeur de l’euro par rapport à la monnaie américaine provoque donc, par un effet de conversion, une baisse des réserves de change en nominal.

La partie des réserves de change algériennes, placée en dollars, principalement en bons du Trésor amériain, est d’environ 40% également. Les 20% restants sont placés en autres devises (livres sterling, yen…).

Moins d’exportations, plus d’importations

La baisse est également due, pour un tiers, à des sorties de devises plus importantes que les rentrées. En effet, cela se reflète dans le déficit global de la balance commerciale de l’Algérie : il s’est établi à près de 5,9 milliards de dollars à la fin 2014. Le compte courant est, de son côté, déficitaire à hauteur de 9 milliards de dollars, toujours selon la même source

L’Algérie avait donc le choix entre s’endetter ou puiser dans ses réserves. La deuxième solution a été largement privilégiée, nous affirme-t-on.

Alarmisme modéré ou optimisme tempéré ?

De son côté, le Gouverneur de la Banque d’Algérie considère que la position extérieure de l’Algérie « reste adéquate », notamment grâce à un endettement à l’étranger qui reste historiquement bas, à 3,73 milliards de dollars. La situation financière de l’Algérie devrait donc permettre « d’atténuer l’effet du choc externe en 2015 ». Comprendre : le pays peut faire face à la chute des prix du pétrole, selon le Gouverneur. Ce message s’adresse aux partenaires extérieurs de l’Algérie et à la population algérienne.

Mais dans le même temps, Mohamed Laksaci prévient que la situation confortable pourrait « rapidement s’éroder, d’autant que le niveau très élevé des importations est non soutenable et constitue un risque (…) pour la balance des paiements extérieurs ». Un message – une critique ? – adressé au gouvernement qui peine toujours à freiner le rythme des importations.


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