Amnesty international critique les vastes pouvoirs du DRS

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Amnesty international (AI) dénonce les vastes pouvoirs du DRS. Dans son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde durant l’année 2014, rendu public dans la nuit de ce mardi 24 février, l’ONG assène : « Malgré des informations à propos de querelles internes parmi les décideurs sur le rôle du DRS, cet organisme continuait d’exercer de vastes pouvoirs en matière d’arrestation et de détention, y compris le maintien au secret de personnes soupçonnées d’actes de terrorisme ». Pour AI, cette situation favorise « le recours à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements ».

L’ONG rappelle la création d’un nouveau service d’investigation judiciaire au sein du DRS en juin 2014, soit huit mois après la dissolution de la police judiciaire dans le cadre de la restructuration des services de renseignement algériens entamée par le président, Bouteflika en septembre 2013. « Le président a promulgué en juin le décret 14-183, qui a créé au sein du DRS un service d’investigation judiciaire », précise AI.

En 2013, le président Bouteflika avait opéré de grands changements au sein du DRS ayant touché certains de ses services dont la dissolution du Centre de communication et de diffusion (CDD, service presse) et le rattachement de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) à l’état-major de l’ANP. De hauts gradés du DRS dont les patrons des services cités ci-dessus ont même été mis à la retraite.

Lutte antiterroriste et craintes d’exécutions extrajudiciaires

Dans la lutte contre le terrorisme, Amnesty international craint des « exécutions extrajudiciaires ». « Les autorités et les médias ont fait état de très nombreux homicides de membres de groupes armés (terroristes, ndlr) par les forces de sécurité, mais n’ont pratiquement pas fourni de détails sur les circonstances de ces homicides ce qui laissait craindre que certaines n’aient été des exécutions extrajudiciaires », s’inquiète l’ONG.

Mounir Hammouche… mort en détention

Dans le chapitre « Impunité », l’Organisation internationale évoque le cas d’un homme mort en 2006 alors qu’il était détenu par le DRS. « Le gouvernement n’a pris aucune mesure pour mettre en application les recommandations du Comité contre la torture [ONU] formulées en novembre 2013 sur le cas de Mounir Hammouche, mort en décembre 2006 alors qu’il était détenu par le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) », écrit-elle.


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