La responsabilité de l’État dans le drame d’Aokas

bejaia

Un drame a frappé la région de Béjaïa, ce mardi 24 février, lorsqu’un éboulement près du tunnel d’Aokas a provoqué la chute de rochers sur la Route Nationale 9. L’incident a fait six mort et vingt blessées. Ce n’est pas la première fois qu’un éboulement se produit au même endroit. En effet, il y a quelques années un éboulement s’était déjà produit, mais n’avait causé aucune victime car il avait eu lieu la nuit.

Un drame évitable

L’avertissement était néanmoins lancé. La nature, d’une certaine façon, pressait les autorités à prendre des dispositions afin que la situation ne se répète pas, avec de potentielles conséquences désastreuses. Peine perdue. Six personnes ont perdu la vie aujourd’hui à cause de la négligence du ministère des Travaux publics. Tous les automobilistes, habitués à prendre à prendre la RN9, savent bien que les chutes de pierre et les éboulements sont fréquents le long de cette route traversant principalement les montagnes. Bordj Mira, à 60 km à l’est de Béjaïa, par exemple est pratiquement devenue célèbre pour les éboulements qui se produisent chaque hiver ou presque à l’entrée de sa ville. Le tunnel de Kherrata, long de six kilomètres, regorge d’eau due aux infiltrations dans le béton. Un jour ou l’autre un automobiliste finira inévitablement par perdre le contrôle de son véhicule sur cette route glissante, et un désastre s’en suivra. Un jour ou l’autre, les parois du tunnel, fragilisées par le ruissellement des eaux, céderont sous le poids de la montagne.

Une catastrophe appelée à se répéter

Ces situations dangereuses le long des routes montagneuses, le ministère des travaux publics en a forcément conscience. Rien n’a cependant été fait pour prévenir de ces dangers. Au lieu de mettre en place des dispositifs pour lutter contre les éboulements tels que des digues de protection, des filets pare-pierres, etc… Au lieu de réagir face aux avertissements et les traiter, les autorités se contentent de déblayer les pierres de la route et de les jeter de l’autre côté, dans la rivière. Parfois, les éboulements sont annoncés par de petites chutes de pierres, ce qui devrait permettre en théorie de mettre en place des mesures d’urgence.

Pas de système de surveillance des routes à risque

Pourtant, aucun système de surveillance des routes à risque ou de pré-alerte n’est mis en place par le ministère pour fermer celles-ci en cas de danger imminent. Même son de cloche en ce qui concerne la surveillance des ponts et des tunnels, ils sont laissés à l’abandon. Entre temps les fissures continuent de s’élargir en attendant le jour où, fatalement, une nouvelle catastrophe se présentera, et des Algériens perdront la vie du fait de la négligence de l’État.


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