La Hijra vers l’Algérie : un phénomène en recrudescence ?

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La Hijra (l’Hégire), serait un phénomène en recrudescence chez les musulmans vivant en France au point que Le Figaro décide d’y consacrer deux articles.

L’un reprenant le départ des musulmans français vers l’étranger et l’autre évoquant le supposé processus de migration interne : l’installation de certaines communautés musulmanes « rigoristes » dans des villages français, selon le journal.

L’Algérie, une destination favorite

Si les pays comme l’Egypte et la Syrie sont de moins en moins prisés à cause de la conjoncture politique, l’Algérie reste selon LeFigaro.fr le pays privilégié aux côtés de l’Arabie Saoudite et la Malaisie.

Pourtant aucun chiffre n’est disponible concernant ces départs. Abdallah Zekri, Président du Collectif contre l’islamophobie en France parle d’un phénomène qui n’est pas de grande ampleur. Contacté par TSA, il note néanmoins un véritable « ras-le-bol » des musulmans de France en rappelant les propos récents de Nicolas Sarkozy. L’ancien président français et actuel président de l’UMP (droite) indiquait, jeudi 19 février, ne pas vouloir de « femmes voilées » en France.

Cette déclaration intervenait après l’utilisation du terme « islamo-fascisme » par le Premier ministre français Manuel Valls trois jours plus tôt. Des raccourcis et des amalgames entre Islam et fascisme que regrette Abdallah Zekri qui explique qu’une réunion doit se tenir ce mardi avec Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur français.

Hijra ou simple retour au pays ?

Certes, la difficulté qu’éprouvent certains musulmans à pratiquer leur religion en France peut-être un facteur motivant le départ. Mais ce n’est pas le seul, pour certains musulmans la Hijra endosse plutôt des raisons pratiques. La première étant d’apprendre l’arabe littéraire.

C’est d’ailleurs un des critères qui plaçait l’Egypte en première destination pour les personnes voulant émigrer. Les différentes universités et instituts dispensant l’apprentissage de l’arabe ainsi qu’un niveau de vie accessible permettaient à certaines personnes de s’installer avec leur famille.

Ces personnes principalement d’origine algérienne, marocaine ou tunisienne ont fini par privilégier le Maghreb après l’arrivée de Sissi au pouvoir. La difficulté à obtenir un visa touristique est en cause. « La durée du visa octroyé dépend du bon vouloir des autorités » explique une jeune femme de 25 ans qui a vécu en Egypte avant de venir s’installer en Algérie. Etablie dans la banlieue d’Alger avec mari et enfants depuis un an, le choix de l’Algérie s’avère « logique » pour cette franco-algérienne qui explique que c’est la liberté de chacun d’aller vivre dans le pays de son choix.

Ces personnes qui émigrent vers des pays musulmans et en général leur pays d’origine ne font pas nécessairement l’objet de chiffrage auprès des services consulaires français en l’occurrence, puisqu’ils possèdent la double nationalité.


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