Baisse du dinar : hausse des prix de produits de consommation

superette

Plusieurs produits de consommation affichent des prix en hausse depuis plusieurs semaines dans divers commerces d’Alger. Les fruits et légumes ainsi que d’autres produits alimentaires sont les premiers touchés par l’envolée des prix. Plusieurs facteurs sont en cause selon Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA).

Les produits d’importation affichés au prix fort

Le porte-parole défend tant bien que mal la position des commerçants et renvoie la responsabilité aux importateurs et à l’Etat à qui il demande plus de transparence. Dans un premier temps, lorsque les prix augmentent sur les marchés mondiaux, la hausse est bien répercutée par les commerçants, à la demande des importateurs. Mais à l’inverse, quand les prix baissent sur les cours internationaux, les importateurs n’en font pas mention et les commerçants se retrouvent donc face à des consommateurs en colère.

La dévaluation du dinar est aussi une cause persistante de la fluctuation des prix et met les importateurs dans l’embarras. L’Etat doit donc enrayer la volatilité de la monnaie nationale sans quoi les « consommateurs ne peuvent s’attendre à une stabilité des prix des produits importés » concède Hadj Tahar Boulenouar.

Ces dernières semaines, les produits les plus consommés par les ménages algériens voient leur prix augmenter. On note ainsi une augmentation de 5 à 10 DA par kilo sur les pâtes alimentaires et la semoule et 40 DA sur le kilo de café alors qu’il faudra compter 10 DA supplémentaires pour un kilo de tomates en conserve. Mais la dépréciation de la monnaie nationale et les méthodes des importateurs ne sont pas les seuls problèmes.

Le réseau de distribution également en cause

Il y a un manque criant à ce niveau-là selon le porte-parole de l’Union, qui évoque un déficit  d’environ « 1000 marchés de proximité ». Cette défaillance vient gonfler la différence entre les prix pratiqués sur le marché du gros et celui du détail. Des différences tarifaires qui varient de 50 à 100% selon le constat fait par l’UGCAA qui prend pour exemple la pomme de terre, dont la valeur au gros ne dépasse pas les 50 à 60 DA le kilo alors qu’au détail les prix peuvent atteindre 80 à 90 DA le kilo selon les régions.

Les ministères du Commerce et celui de l’Agriculture se doivent de réunir les conditions nécessaires pour assurer la stabilité de l’approvisionnement et créer un réseau national de distribution performant. « On ne peut pas garantir la stabilité des prix si on n’assure pas la stabilité de l’approvisionnement », constate donc Hadj Tahar Boulenouar, avant d’évoquer le réseau de stockage qu’il juge défaillant à cause du « monopole et de la spéculation ».

Les mauvaises conditions météorologiques

Les intempéries de ces dernières semaines ont également rendu la récolte des fruits et légumes très difficile pour les agriculteurs. Le manque de main d’œuvre et l’augmentation des salaires pour encourager la venue des ouvriers agricoles sont une des raisons favorisant l’élévation des prix. Quand les routes sont praticables, les tarifs pratiqués par les transporteurs viennent se répercuter directement sur le prix de vente final.

Ainsi, pour les fruits et légumes la hausse varie entre 10 et 15 % sur les dernières semaines selon les derniers chiffres de l’UGCAA. Néanmoins, Tahar Boulenouar se veut rassurant sur ce point et indique qu’une baisse est attendue en mars puisque les récoltes seront enfin prêtes et les conditions météorologiques plus clémentes.


Pour commenter nos articles, rendez-vous sur notre page Facebook,
en cliquant ici