P-DG de Sonatrach : « Nous sommes engagés pleinement vers l’exploitation » du gaz de schiste

gaz de schiste

Le P-DG de la Sonatrach, Saïd Sahnoun, a tenu une conférence de presse, ce dimanche 8 février, dans le but de dissiper les inquiétudes au sujet de l’exploration du gaz de schiste en Algérie.

Minimisation des risques environnementaux

Sahnoun a voulu minimiser les risques de pollution, causée par l’exploitation du gaz de schiste. « Nous n’avons pas dit qu’il n’y avait pas de risque », précise-t-il avant d’ajouter : « Il n’y a pas d’industrie où il n’y a pas de risque, il faut observer de la rigueur dans le respect des normes et des règles ».

Au sujet des produits chimiques utilisés pour extraire le gaz de la roche-mère, M. Sahnoun martèle qu’ils seront tous récupérés, traités et recyclés afin de ne causer aucune pollution de l’environnement.

 Sonatrach utilise la fracturation hydraulique depuis 1992

Saïd Sahnoune affirme que Sonatrach maîtrise la technique de fracturation hydraulique depuis 1992. « Dans les années 2000, Sonatrach utilisait la fracturation dans 50 puits par an en moyenne à Hassi Messaoud », assure-t-il. La seule différence entre le gaz conventionnel et le gaz de schiste est que le second nécessite de forer des puits horizontaux alors qu’on peut se contenter de puits verticaux pour le premier, martèle-t-il.

M. Sahnoun précise que l’exploitation du gaz de schiste ne nécessiterait « que 2 millions de m3 par an. La Sonatrach disposant de capacités de dessalement d’eau de mer estimés, selon lui, à 1,6 million de m3 actuellement et 2,2 millions à l’horizon 2018. Cela devrait suffire à satisfaire les besoins en eau, sans solliciter « exagérément » les nappes phréatiques du pays.

« Nous sommes engagés pleinement vers l’exploitation de cette ressource »

Sahnoun s’est attelé à démontrer l’utilité du gaz de schiste : « Nous pouvons créer un nombre d’emplois sans commune mesure avec ce que créait l’industrie pétrolière jusqu’ici ». Il affirme que le schiste « offre un potentiel de croissance important qu’il faut exploiter ». Interrogé sur d’éventuelles pressions exercées sur Sonatrach pour l’exploitation du gaz de schiste, il affirme que l’Algérie à son « propre agenda » et que « le gaz de schiste représente un intérêt certain pour l’Etat algérien et nous sommes engagés pleinement vers l’exploitation de cette ressource ».

Sécurité énergétique

Sahnoun a justifié le recours au gaz de schiste par la nécessité d’assurer, à long terme, la demande interne croissante. Il estime celle-ci à 35 milliards de m3 en 2015 et que les réserves de gaz de schiste sont estimées à 40 000 milliards de m3, dont 21 000 milliards de m3 sont récupérables et exploitables. C’est une quantité substantielle, dont l’Algérie ne peut pas se passer, estime le patron de la Sonatrach.

Il rappelle que de nombreux pays exploitent déjà cette ressource, à l’image des Etats-Unis. D’autres sont à des phases pilotes et d’évaluation de leurs ressources. Des pays comme l’Arabie Saoudite, qui dispose du double des réserves algériennes de gaz et assez de pétrole pour plusieurs générations, ont fait le choix de se lancer dans l’exploration du gaz de schiste, insiste-t-il.

Partenariats avec des « majors » étrangères

Par ailleurs, Sahnoun affirme que la Sonatrach a noué, des partenariats avec cinq grandes compagnies internationales du secteur des hydrocarbures, dont ENI, BP, Shell et Anadarko, pour explorer le potentiel de l’Algérie dans le gaz de schiste.


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