« Il y a 200 entreprises tunisiennes en Algérie et moins de 10 sociétés algériennes en Tunisie »

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Tunisia–export est un organisme public tunisien, sous la tutelle du ministère du commerce. Dans cet entretien Riadh Bezzarga, le directeur de Tunisia-export à Alger, revient sur les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Tunisie.

Comment évaluez-vous les échanges commerciaux entre les deux pays ?

Les échanges entre la Tunisie et l’Algérie sont toujours en croissance mais ils  sont encore insuffisants par rapport aux potentiels des deux pays frères. En 2014, les exportations tunisiennes vers l’Algérie sont estimées à 480 millions d’euros, avec une évolution de 38% par rapport à 2013. En ce qui concerne les exportations algériennes en 2014, elles sont estimées à 1,21 milliard d’euros contre 896 millions d’euros en 2013. C’est à peu près le triple de nos exportations vers l’Algérie, mais malheureusement les hydrocarbures représentent 98% des exportations algériennes vers la Tunisie. La part des produits algériens hors hydrocarbures est négligeable.

En mars 2013, un accord commercial, entre les deux pays est entré en vigueur. Ce dernier a engendré des résultats positifs comme sur les échanges commerciaux. Espérons que la zone de libre-échange aura lieu bientôt. Elle sera bénéfique pour les économies de nos deux pays.

Combien d’entreprises tunisiennes installées en Algérie ?

On ne peut pas avoir de chiffres exacts car il y a des entreprises qui s’installent sans passer par nous, notamment dans la région Est de l’Algérie : à Tébessa, à Annaba, etc. Selon nos études, globalement il y a environ 200 PME tunisiennes qui sont installées en Algérie.

Quels sont les secteurs les plus présents ?

Généralement, les entreprises tunisiennes investissent dans la prestation de services : nouvelles technologies, bâtiment, finances, bureaux d’études et de conseils en ingénierie. En outre, le textile se taille la part du lion des investissements dans le domaine de l’industrie.  L’agroalimentaire est, également, classé parmi les secteurs qui attirent les entreprises tunisiennes.

Et concernant les investissements algériens en Tunisie…

Il y a moins de dix entreprises algériennes implantées en Tunisie, ce qui ne reflète pas la qualité des relations entre les deux pays. Cela est dû à la réglementation algérienne qui était un peu rigide. Récemment, la Banque d’Algérie a ouvert un peu les vannes en autorisant  les entreprises algériennes à investir à l’étranger. Nous sommes optimistes de voir les conséquences positives de cette nouvelle réglementation, dans les prochaines années.

La Tunisie, qui a enregistré un déficit commercial en 2014, a-t-elle besoin de l’aide financière de l’Algérie ?

Je ne peux pas parler d’aides financières car c’est une question qui se traite au niveau politique. Sur le plan commercial et économique, c’est vrai la Tunisie a enregistré un déficit de sa balance commerciale. A notre niveau, on essaie de redynamiser les relations économiques internationales. L’Algérie est un partenaire très important pour la Tunisie. Elle fait partie de nos sept premiers principaux partenaires commerciaux.


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