Tunisie : le nouveau gouvernement déjà menacé

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Aussitôt dévoilé, aussitôt obsolète ? C’est peu dire que le nouveau gouvernement tunisien peine à faire l’unanimité. Ou alors contre lui. La liste présentée il y a trois jours par le Premier ministre, Habib Essid est fortement contestée par les islamistes d’Ennahda, les libéraux d’Afek Tounes, les socialistes du Front Populaire et le parti Moubadara. Conséquence directe : le vote de confiance prévu ce mardi vient d’être reporté aux calendes grecques, comme en atteste le SMS reçu par la jeune députée Ennahda Sayida Ounissi :

Comment en est-on arrivé là ? La réponse réside dans les résultats des législatives d’octobre 2014. Arrivée en tête, Nida Tounes ne dispose que d’une majorité relative de 86 sièges. La majorité absolue en requiert 109. Trois mois durant, des discussions se sont tenus en coulisses pour parvenir à ce seuil. Des rumeurs ont fait état d’une alliance inédite entre le camp « laïc » et les islamistes (69 sièges) pour disposer d’une majorité large et solide. Démentie à la télévision par les caciques de Nida Tounes.

Les discussions avec les autres partis n’ont pas davantage été fructueuses. La liste établie au forceps par Habib Essid n’est marquée que par l’entrée au gouvernement de l’Union patriotique libre, troisième force parlementaire avec 16 sièges.

L’attelage est évidemment loin de satisfaire les autres formations. Ennahda juge que le gouvernement ne représente pas la diversité de la scène politique. Le Front populaire (15 sièges), Afek Tounes (huit sièges) et Moubadara (trois sièges) ont également exprimé leur mécontentement, contraignant Habib Essid, et le président Béji Caïd Essebsi, à revoir leur plan.


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