Quand Ould Khelifa transgresse le règlement intérieur de l’APN

Ould Khelifa

En présence d’une cinquantaine de députés, le ministre de la Justice garde des sceaux, Tayeb Louh a présenté, ce lundi 26 janvier, les projets de loi portant blanchiment d’argent et financement du terrorisme et celui modifiant le Code pénal.

Larbi Ould Khelifa, président de l’APN, a pris la défense de l’Exécutif et n’a pas hésité à s’accrocher verbalement avec les députés de l’opposition qui ont rejeté catégoriquement de débattre les deux projets, plongeant ainsi la salle dans un désordre sans nom.

Djeloul Djoudi, chef du groupe parlementaire du PT a fini par arracher un point d’ordre pour mettre le président de l’APN devant sa responsabilité : « Il y a une transgression grave de l’article 17 de la loi organique et l’article 55 du règlement intérieur. Les textes sont clairs. On ne peut pas débattre ces deux lois. D’abord parce qu’on ne les a pas consultées ensuite parce que nous avons besoin de temps pour ouvrir un débat interne avec nos députés sur les deux textes importants », argumente-t-il.

En réponse, Ould khelifa tente d’expliquer la démarche du gouvernement, « Les deux projets ont un lien avec les engagements internationaux de l’Algérie », lance-t-il aux députés, avant d’ironiser : « Le gouvernement a introduit de petits amendements, franchement, ce sont deux projets de loi que vous aurez pu lire dans votre voiture en venant à l’APN ».

Un commentaire qui pousse les députés du groupe parlementaire du PT à quitter l’hémicycle. Ils seront suivis par ceux de l’Alliance verte (AV), auxquels Ould Khelifa a refusé le point d’ordre : « Vous avez la même requête que le PT, ce n’est pas la peine de prendre la parole », s’est-t-il adressé au chef du groupe parlementaire de AV.

Le chamboulement dans le programme de l’APN a mis la majorité dans l’embarras. Les députés du FLN et du RND ne savaient pas quelle position adopter. Les députés qui ont assisté à la séance ont demandé à Ould Khelifa d’ouvrir les débats, accusant l’opposition de faire dans la manipulation. Très gêné, le ministre de la Justice a pris la parole pour justifier la démarche du gouvernement. « Nous devons nous entre-aider, il est impérative qu’on vote la loi sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme avant la fin de cette session parce que nous avons des engagements internationaux et des réunions avec nos partenaires étrangers en février », souligne-t-il.

Concernant la loi, les amendements sur le Code pénal qui vont dans le sens de la protection de la femme mariée, le ministre a souligné que le texte « doit être prêt avant le 8 mars fête internationale de la femme ». Contre l’avis de l’opposition et en l’absence d’une grande partie des députés FLN et le RND, dans un hémicycle quasiment vide, Ould Khelifa a tranché : « les deux lois seront débattues cet après-midi », a –t-il déclaré en levant la séance de la matinée.


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