Gaz de schiste : Yousfi défend l’exploitation, demande aux habitants d’In Salah d’écouter les experts

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Le dialogue de sourds continue entre le gouvernement et la population du sud sur le gaz de schiste. Ce jeudi 22 janvier, au moment où des centaines  de personnes manifestaient à In Salah pour exiger l’arrêt immédiat des opérations dans un puits de gaz de schiste, Yousef  Yousfi était à l’APN pour défendre et justifier l’option de recourir à l’exploitation.

Transparence

Le même discours, les mêmes arguments et les mêmes assurances ont été répétés devant les députés. Ces mêmes élus qui ont voté en 2013 la nouvelle loi sur les hydrocarbures ouvrant la voie à l’exploitation du gaz de schiste. Une loi soutenue par les partis majoritaires, le RND et le FLN, appuyés par le PT de Louiza Hanoune.

Yousfi a rappelé aujourd’hui que le gouvernement a joué la transparence dans le dossier du gaz de schiste : « Nous n’avons rien caché. Cette loi a été présentée au Conseil du gouvernement et approuvée en Conseil des ministres. Le texte a été remis au Parlement. Les députés, et à travers eux tout le peuple, ont voté  en faveur de cette loi ».

L’aide des députés

Le ministre de l’Energie a sollicité aujourd’hui l’appui des députés afin de convaincre la population d’In Salah « que l’exploitation du gaz de schiste n’a aucun effet néfaste sur la santé ». « Expliquez aux gens, poursuit-il, que les eaux souterraines de la région ne seront pas touchées ». En guise de preuve, Youcef  Yousfi a exhibé devant les députés un échantillon de la roche d’où est sorti le gaz de schiste. « La même que celle de Hassi Rmel ».

Mais  Yousfi a-t-il  frappé à la bonne porte? Quelle crédibilité aura le discours d’un député auprès de la population d’In Salah ? Ce sont ces mêmes députés qui ont voté il y a deux ans une disposition sévèrement critiquée et farouchement rejetée par les habitants de cette ville. Et pourquoi revenir à l’APN pour expliquer une loi débattue puis votée ?

Le ministre se dit convaincu que les habitants  d’In Salah sont «mal informés ». Le gouvernement compte-t-il  alors stopper provisoirement les travaux dans le puits contesté afin de dissiper les «malentendus» ? Non, du moins pas pour le moment, selon M. Yousfi.

Le ministre estime que la population « doit écouter les experts ». Un discours qui ne risque pas d’amener l’apaisement à In Salah et dans le Sud.


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