Les actes islamophobes explosent : « Être musulman en France est devenu très risqué »

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« Être musulman en France est devenu très risqué », a regretté Abdellah Zekri, président de l’Observatoire contre l’islamophobie, dans une déclaration à TSA, ce samedi 17 janvier. « Les musulmans de France ont peur car ils voient bien que le regard des autres a changé », a-t-il dit.

Multiplication des actes islamophobes

Les actes islamophobes se multiplient et gagnent en violence depuis l’attaque contre Charlie Hebdo. Un homme d’origine marocaine a été tué dans la nuit de mardi à mercredi de 17 coups de couteau dans le Vaucluse (sud de la France). « Un acte abominable », selon M. Zekri. L’assassin a été placé dans un hôpital psychiatrique, ce qui n’est pas logique, selon le président de l’Observatoire contre l’islamophobie. Il se demande comment considérer comme « fou » un « tueur qui répétait : Je suis ton Dieu, je suis ton islam. s’il était réellement fou, pourquoi a-t-il choisi de tuer un musulman ? Pourquoi avoir tenu ce genre de discours », s’est interrogé notre interlocuteur.

Autre fait portant atteinte aux musulmans, vendredi, un professeur avocat de l’école des barreaux, à Paris a refusé de dispenser son cours en la présence d’une étudiante voilée, rapporte Le Figaro. « On ne peut plus compter le nombre d’actes islamophobes tant ils sont nombreux », s’est insurgé M. Zekri. Un jeune musulman a été agressé à la sortie d’un cinéma : « Les agresseurs lui ont rasé les cheveux et ont dessiné une croix sur son crane », s’est-il insurgé. « Les femmes voilées subissent, au quotidien, des insultes, des caricatures portant atteintes au prophète sont publiées, et la liste est longue ».

La politique des deux poids deux mesures

Alors que les arrestations pour actes islamophobes « se font rares », au moins 69 arrestations pour « apologie du terrorisme » ont eu lieu cette semaine en France, selon un communiqué publié, aujourd’hui, par Amnesty international. Plusieurs exemples, sont énumérés par l’ONG, dont un homme de 21 ans, interpellé dans un tramway pour défaut de titre de transport. Le jeune homme aurait lancé aux contrôleurs « Les frères Kouachi, c’est que le début, j’aurais dû être avec eux pour tuer plus de monde ». Il a été condamné à 10 mois de prison.

Les arrestations et les procédures judiciaires sont les premières à se dérouler en vertu de la loi de novembre 2014 contre le terrorisme. Amnesty International estime que « la liberté d’expression ne doit pas être réservée à certains ». « Certains des cas récemment signalés en France ont peut-être dépassé le seuil au-delà duquel il devient légitime d’engager des poursuites, en dépit de la liberté d’expression. Mais d’autres cas ne remplissent pas ces conditions, même si les paroles prononcées sont révoltantes »,précise le communiqué de l’ONG.

Le gouvernement français fait preuve de rigueur quant à « l’apologie du terrorisme », les mesures prises pour lutter contre les attaques islamophobes sont, ceci-dit « minimes ». « Les mesures prises concernent juste les mosquées et ça s’arrête là ! », explique M. Zekri. La seule solution, selon, lui est « d’arrêter les gens qui commettent ces actes et les condamner à des peines sévères », a-t-il conclut.


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