Attaques islamophobes en France : les officiels français et algériens tardent à réagir

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La communauté musulmane doit se battre sur deux fronts. Pris en étau entre ceux qui véhiculent une image négative de l’Islam en commettant des actes de violence et ceux qui les tiennent responsables des attentats perpétrés par une minorité, les musulmans de France subissent également le terrorisme.

C’est un constat flagrant quand on observe la montée en flèche des actes islamophobes durant les jours qui ont suivi les attentats de Charlie Hebdo et les prises d’otages de Dammartin-en-Goële et Vincennes.

Les politiques tardent à réagir

Aujourd’hui, la communauté musulmane est inquiète et elle le fait savoir. Tout d’abord, il y a ces reproches quotidiens, cette discrimination qui ne dit pas son nom et les agressions physiques qui sont en constante hausse.

Arrivent, ensuite, les représailles qui visent directement les lieux de culte et de rassemblement de cette communauté qui représente plus de 5 millions de personnes. On compte plus de cinquante actes anti-musulmans, depuis mercredi seulement, dont 21 mosquées prises pour cibles révélait hier, sur TSA, le Président de l’Observatoire contre l’islamophobie. Curieusement, les enquêtes ne progressent pas. Aucun auteur de ces actes n’a été interpellé.

Un sentiment d’insécurité règne, et au-delà de ça, c’est le manque de réaction des politiques qui interpelle.

Valls soutient…sur Twitter

Il y a bien ceux qui montrent un soutien timide dans la continuité du maintien de l’ « unité nationale » prônée par le gouvernement. C’est le cas du Premier ministre, Manuel Valls, qui se contente d’une déclaration sur Twitter : « Des mosquées ont subi des dégradations. Je veux assurer à nos compatriotes musulmans de mon soutien. Chaque Français doit être protégé ». A droite, c’est Nicolas Sarkozy qui réagissait hier, déclarant sur RTL : « Nous devons protéger les musulmans modérés. Les extrémistes doivent avoir peur ».

Pourtant, ces réactions paraissent bien marginales quand on constate l’ampleur des évènements, quotidiennement rapportés par les médias locaux, et les discours racistes qui pullulent sur la toile sans être condamnés. Aujourd’hui, les musulmans qui redoutent une normalisation de l’ « islamophobie » sont en droit d’attendre des condamnations officielles de la part de leurs représentants politiques.

Qu’en pensent les autres Etats ?

L’Algérie qui possède une forte diaspora en France, dont une majorité est de confession musulmane, n’a pas encore réagi sur le sujet. Ramtane Lamamra s’est rendu à Paris pour dénoncer les attentats mais il a oublié d’évoquer les souffrances des musulmans.

Le Maroc s’est lui aussi contenté de mettre en garde contre « l’islamophobie » dès le lendemain de l’attentat ayant visé Charlie Hebdo. Ainsi, le porte-parole du gouvernement marocain en appelait jeudi à la « responsabilité collective ».


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