Le Sud algérien, une région infestée de « hors-la-loi » ?

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Nouvelle opération de l’armée contre des contrebandiers dans le sud du pays. Ce vendredi, le Ministère de la défense annonce que l’armée a intercepté hier un véhicule touristique en provenance de la Libye. « A son bord, deux personnes de nationalité algérienne, en leur possession une somme d’argent en monnaie nationale s’élevant à 583.255,00 DA ».

« Le même jour (…), un détachement relevant du secteur opérationnel d’In Guezzam, suite à une embuscade tendue près des frontières, a arrêté huit contrebandiers dont six Tchadiens et deux de nationalité nigérienne, et a saisi cinq motos », précise le communiqué.

En fait, depuis quelques mois, il ne se passe pas un jour sans que l’armée n’annonce des arrestations de contrebandiers dans le sud du pays. Rien que depuis le 25 décembre 2014, 76 contrebandiers dont dix Algériens (les autres originaires de pays du Sahel) ont été arrêtés, selon les derniers communiqués du Ministère de la défense. De plus, 1001 kilos de drogue, 6 tonnes de denrées alimentaires et plus de 5800 litres de carburant ont été saisis par l’APN. En plus de tout cela, les militaires saisissent régulièrement des armes et des véhicules tout-terrain.

Ces statistiques illustrent ce qu’est devenu le Sud algérien aujourd’hui. Une zone infestée de hors-la-loi qui s’adonnent à tout type de trafics et dont les connexions avec les groupes armés semblent évidentes. A qui en effet sont destinées ces armes, ces véhicules et ces quantités impressionnantes de carburant et de nourriture ? Il semble évident qu’au moins une partie est destinée aux groupes terroristes qui opèrent dans la région du Sahel.

L’armée déploie aujourd’hui de grands moyens pour venir à bout de ces contrebandiers. Mais ces efforts risquent de devenir insuffisants tant la région semble être devenue une zone de non-droit où les activités illégales d’Algériens, de Maliens, de Nigériens et de Tchadiens embarqués dans des 4×4 et armés jusqu’aux dents, fleurissent. Aujourd’hui, il devient urgent de revoir le code pénal pour criminaliser la contrebande au même titre que le terrorisme.


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