Le dollar à un niveau record face au dinar : les entreprises algériennes inquiètes

banque algérie

Le taux de change du dollar américain vis-à-vis du dinar algérien s’est établi, ce jeudi 8 janvier, à 88,21 l’unité, soit un record historique, selon les échanges interbancaires. Pour les particuliers, le dollar est vendu à 92 dinars. L’euro, à 104,24 dinars, demeure proche de son plus haut en glissement annuel (109,13DA).

Les entreprises commencent à revoir leurs budgets

Le commerce international de biens et services se compose principalement de deux zones monétaires. L’une où les échanges sont libellés en dollar, la seconde en euro. L’Algérie importe la majorité des biens et services de la zone euro et l’essentiel des matières premières et des aliments proviennent de la zone dollar.

Dans ce contexte, les entreprises algériennes, en particulier celles qui achètent des matières premières pour produire en Algérie, souffrent de cette baisse importante du dinar. En effet, les budgets pour l’année 2015 ont été établis avec une référence d’un dollar à 80 dinars en moyenne.

Or, le dinar algérien, qui est en flottement dirigé, fait l’objet d’une dépréciation graduelle par la Banque d’Algérie. Ainsi, les matières premières payées en dollars deviennent de plus en plus chères et pèsent sur les entreprises nationales, en plus d’augmenter mécaniquement la facture des importations globales.

La demande du FCE

Précisément, selon des informations de TSA, le Forum des chefs d’entreprises (FCE), principale organisation patronale algérienne, a officiellement demandé au gouvernement de garantir le risque de change sur une partie des contrats publics confiés aux entreprises privées algériennes.

Les entreprises prévoient une part de 10 à 15% des contrats pour l’importation des intrants pour réaliser les projets. Le FCE demande donc au gouvernement de bénéficier de sa protection contre le risque de change sur cette part consacrée aux matières premières.

Révision des prix des contrats

En sus des entreprises, le Trésor public est également affecté par la baisse du dinar. Effectivement, les contrats signés en devises avec des entreprises étrangères, mais libellés en dinars dans le budget de l’Etat, feront l’objet d’une réévaluation.

Par exemple, un contrat de 100 000 dollars arrivant à échéance et signé lorsque le cours du dinar était plus élevé, coûte plus cher en monnaie nationale. L’Etat doit, en effet, prendre en charge le différentiel et couvrir le risque de change.


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