Poursuites contre des ex-patriotes algériens en France. Une affaire « compliquée » pour Alger

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L’affaire des poursuites judiciaires engagées en France contre deux ex-patriotes algériens risque de nuire aux relations franco-algériennes, estime une source diplomatique algérienne. « Cette affaire tombe mal et ne va pas servir nos relations», affirme notre source qui accuse la France de « remuer le couteau » dans la plaie de la décennie noire algérienne. « La France est en train de remuer le couteau dans la plaie et cherche à juger l’histoire de notre pays », dénonce notre interlocuteur, en rappelant que la France n’avait pas soutenu l’Algérie dans la guerre contre le terrorisme durant les années 1990.

Fusils de chasse

« La France avait refusé de nous vendre des fusils de chasse pour surveiller nos usines. Les terroristes organisaient des quêtes d’argent en Europe, en plein jour, pour acheter des armes. Nous n’avons pas oublié », assène notre source qui reconnait que c’est une affaire « compliquée ». Ce qui explique d’ailleurs l’absence de réaction d’Alger, deux jours après l’éclatement de l’affaire.

« Il y aura peut être une réaction officielle, mais parfois le silence est la meilleure des réactions. Pour le moment, rien n’est tranché », explique notre source, en précisant que l’Algérie veut avoir des relations sereines avec la France. « Mais sans renier notre histoire », insiste notre interlocuteur, qui défend les patriotes « en grande majorité des nationalistes qui ont défendu la patrie contre le péril intégriste ».

Péril intégriste 

La lune de miel entre Alger et Paris risque de pâtir de cette affaire qui rappelle celle du diplomate Mohamed Ziane Hasseni dont l’arrestation à Marseille en 2008, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat d’Ali Mecili, avait plongé les relations franco-algériennes dans la crise. « Rien n’est à écarter, prévient notre interlocuteur. « Les Français se cachent derrière l’indépendance de la justice pour expliquer les poursuites contre les deux ex-patriotes et par le fait que l’un des deux suspects est de nationalité française », explique notre source qui s’interroge sur l’intérêt de la justice française à la tragédie algérienne. « Nous avons vaincu le terrorisme et l’Algérie est le seul pays au monde à l’avoir fait tout seul. Les Algériens ont réglé ce problème avec la réconciliation nationale et la France veut remuer le couteau dans la plaie», ajoute le diplomate.

« Pourquoi la justice française ne s’intéresse-t-elle pas au génocide rwandais ? s’interroge-t-il, convaincu qu' »il y a une manipulation politique ».

L’évolution de l’affaire de ces ex-patriotes pourrait pousser Alger à rompre le silence, ce qui impactera les relations franco-algériennes qui connaissent une période faste.


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