Le RND tiendra, jeudi 8 janvier, une réunion de son Conseil national à Zeralada, à l’Ouest d’Alger. Une rencontre qui verra notamment le retour en première ligne d’Ahmed Ouyahia, deux ans après sa démission de la tête du parti suite à une fronde interne.
Un dîner avec les délégués
L’ancien secrétaire général du parti a en effet confirmé sa participation, après avoir boycotté le congrès et les deux dernières réunions du Conseil national. « Ahmed Ouyahia a informé ses proches de son intention de prendre part aux travaux du Conseil national. Il dînera d’ailleurs ce mercredi soir avec les délégués des wilayas », précise une source au parti.
Le retour d’Ahmed Ouyahia est salué par ses proches. Mais il sème la confusion au sein du parti. Et pour cause : Ouyahia n’est pas adepte de l’improvisation. Le Commis de l’Etat a cette réputation d’un homme politique qui mesure ses faits et gestes. Alors que vient faire le chef du cabinet du président au conseil national du RND ? Une question qui taraude ses adversaires.
« Ce n’est pas Ouyahia la personne qui nous préoccupe mais le clan qui est derrière lui et qui le soutient », précise un membre du parti, opposé à l’ancien chef du gouvernement.
Cette présence va également gêner Abdelkader Bensalah. Depuis son élection à la tête du parti, le président du Sénat n’a pas réussi à s’imposer comme le patron. «Il a maintenu le statu quo, refusé d’affronter les vrais problèmes », souligne un membre du secrétariat national. Depuis son élection au congrès, Bensalah n’a cessé de critiquer le bilan d’Ouyahia. Osera-t-il le refaire demain ?
Un plan derrière la tête
Les membres du mouvement de redressement du RND conduit par Yahia Guidoum sont dans l’expectative aussi : « On ne comprend pas le geste d’Ouyahia. Mais connaissant l’homme on est convaincus qu’il a un plan derrière la tête ». « Ce qui est sûr néanmoins, poursuit notre source, c’est que son retour à la tête du parti ne sera pas une mission simple pour lui. Le mouvement à son mot à dire ».
Une troisième voie
Mais au RND, il n’y a pas que deux ailes qui s’affrontent : les pour et les contre Ouyahia. Il y a la troisième force qui reste neutre. Une force conduite par des membres influents au conseil national : anciens ministres syndicalistes, cadres de l’Etat. Ces derniers, « outrés» par la gestion de Bensalah, avaient préparé une riposte pour demain avant de se rétracter : «Nous avons prévu de proposer une initiative pour sortir le parti de cette situation, mais le retour d’Ouyahia nous a brouillé les pistes», reconnait un ancien ministre.
La troisième force a néanmoins décidé de boycotter une partie des travaux du Conseil national. «Nous nous retirerons juste après le discours d’ouverture », affirme notre source.
Avec un président toujours malade et quasiment absent de la scène politique, le come-back d’Ouyahia relance aussi le débat sur ses ambitions politiques.
