Pourquoi Bouteflika s’inquiète de la chute du prix du pétrole

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Un conseil des ministres présidé par le président Bouteflika s’est tenu ce mardi 23 décembre en fin d’après-midi. Ce conseil restreint avait pour but de discuter de la chute du cours du pétrole et représentait en quelque sorte l’unique ressort de l’Algérie pour contrer la situation de crise imminente. Peine perdue. Comme l’a rapporté TSA, aucune décision concrète n’a été prise. Le Président a vaguement évoqué des rationalisations de la dépense publique et des importations et un renforcement  du contrôle des opérations de financement du commerce extérieur, pour prévenir toutes formes d’évasion de capitaux. En clair, Bouteflika veille sur les devises accumulées par le pays, grâce à l’exportation des hydrocarbures et ne veut en aucun recourir à l’endettement extérieur, synonyme pour lui de perte de pouvoir.

Paix sociale

De plus, le Président a insisté pour maintenir les subventions des prix. C’est l’autre priorité de Bouteflika dans l’optique de maintenir la paix sociale. Le Président ne veut en aucun cas faire face à la révolte sociale qui le chasserait du pouvoir en fin de mandat. Pourtant, ces subventions ratissent beaucoup trop large et bénéficient à toutes les catégories sociales, pas seulement les plus démunies. Il aurait pu être intéressant d’envisager de modifier leur attribution afin que la population la plus aisée ne puisse pas bénéficier des mêmes subventions (du lait et des hydrocarbures par exemple) au même titre que les plus pauvres.

Droit au mur

En définitive, aucune mesure concrète n’a été prise ni même officiellement mise sur la table durant le Conseil des ministres, le Président et son gouvernement préférant encore observer l’évolution de la situation. Par conséquent, l’attentisme du gouvernement donne l’apparence que sa politique actuelle semble se résumer à prier très fort pour que le prix du baril remonte avant 2016. Passée ces délais, tous les mécanismes mis en place pour résister aux chocs ne fonctionneront probablement plus. En plus, autour de Bouteflika, il y a de hauts responsables en poste depuis plusieurs années dont Karim Djoudi, ancien ministre des Finances devenu conseiller économique du Président, et Ahmed Ouyahia, qui symbolisent à eux deux l’échec de l’Algérie à diversifier son économie. Une équipe peut-elle réussir en quelques mois ce qu’elle n’a pas réussi à réaliser durant plusieurs années ? Peu probable. Et dans le cas où le cours du pétrole ne remonterait pas et face à l’absence d’action, tous les indicateurs montrent que l’Algérie ira droit dans le mur.


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